Les Constantinois présents, lundi soir, au Palais du bey ont été conviés à un voyage "sublime" vers les époques lointaines de Cirta la glorieuse, à l’occasion de l’ouverture, en ce lieu magique, du mois du Patrimoine.
Ce voyage dans le temps, rendu possible grâce à la magie de l’homme et à la fertilité de son imagination, s’est déroulé à l’intérieur même du somptueux Palais d’Ahmed bey qui, exception faite de certains travaux d’art et de précision qui exigent un savoir-faire plus poussé et un talent expérimenté dans l’art de la réhabilitation, a presque retrouvé son lustre d’antan.
Pour la circonstance, les acteurs de l’action culturelle et muséale, dont la wilaya de Constantine, la Direction de la culture, le musée national Cirta, qui fête ces jours-ci ses 80 printemps et nombre d’associations, ont entamé un vaste programme d’activités et d’expositions diverses marquant cette manifestation annuelle. A ce titre, la direction du musée a réussi à reconstituer, avec le concours de "l’Association des amis du musée Cirta", les us et coutumes du quotidien de la population constantinoise de l’époque du bey, en essayant de l’intégrer harmonieusement aux particularités de l’espace unique que représente le palais et recréer la même atmosphère en reproduisant l’intégralité des traditions des Cirtéens de l’époque.
Les citoyens et la délégation officielle venue procéder à l’ouverture symbolique du mois du Patrimoine, dont le thème retenu pour cette année est "le patrimoine et la société de proximité", ont été particulièrement attiré par le rituel du "Café d’El Asr’’ (café de l’après-midi).
Confortablement assises sur des sofas passementés, des figurines grandeur mesure représentant des femmes en habits traditionnels d’intérieur, coiffées de chéchias d’époque, de châles ou de fines écharpes, entouraient une "meïda" en bois (table basse ovale) sur laquelle étaient soigneusement placé un plateau en bronze vermeil portant des tasses de café au milieu desquelles se dressait un "m’rach" d’eau distillée de fleur d’oranger, une "sakria" (sucrière) en métal blanc et un "briq" (cafetière) à goulot long.
Non loin de ces "femmes du monde" sirotant leur traditionnel café, parfois accompagné de notes d’oûd et de rythme de bendir que l’on n’a d’ailleurs pas oublié de mettre à leur portée, deux représentants de la gent masculine, l’un vêtu d’un accoutrement ottoman et le second portant un costume "méderséen", sorte d’uniforme qui distinguait les apprenants de la médersa de Constantine, semblaient veiller sur les lieux. Dans une pièce adjacente, une "kafatira", une sorte de récipient en étain ou en bronze que l’on utilisait pour se laver les mains, était placée au beau milieu d’un ensemble d’ustensiles et autres pièces de hammam dont des morceaux de savon ambré qui garnissaient l’espace réservé aux bains qui faisaient la fierté de cette époque. Non loin de là, l’on pouvait admirer un magnifique jardin d’orangers demeuré intact, proposant aux visiteurs un échantillon de collections du patrimoine archéologique et historique qui constituent la fierté de la région depuis la nuit des temps. Auparavant, le siège de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) a accueilli la cérémonie de remise du 7e prix Abdelhamid-Benbadis qui a été décerné aux trois lauréats de chacune des cinq catégories de ce concours. A ce titre, les deux poètes Merouane Souhaili de Bordj Bou Arréridj et Khaldia Djaballah d’Oran se sont partagés le 1er prix de poésie, suivis de Achour Boukeloua et Abdelfatah Boussaid qui se sont classés deuxièmes ex-aequo. Le 1er et le 3e prix du meilleur conte n’ayant pas été attribués, les candidats Mohamed Lamine Benrabia et Liamine Bentoumi se sont contentés de s’octroyer le 2e prix. De leur côté, les artistes Mohamed Cherif Bouanaka et Abdallah Adjabi se sont vus attribuer le 3e prix primant la meilleure œuvre dans le domaine des beaux-arts, le 1er et le 2e prix n’ayant pas été décernés.
Messaoud Khellouf Bilal et Hichem Guidoum ont reçu le 2e prix de l’audiovisuel alors que Abdelmalek Haddad a été destinataire du 3e prix relatif au chapitre ‘‘Pensée et civilisation’’. Les autres prix dans ces deux domaines n’ayant pas été attribués par le jury.