Les participants à la journée d’étude sur la vie et l’úuvre du savant natif de Mascara, Abi Ras Naciri, ont souligné, mercredi dernier à Oran, la nécessité de rassembler et de collecter les manuscrits de cet éruditayant vécu durant la période ottomane en vue de leur étude approfondie. Des intervenants lors de cette rencontre, organisée par une équipe de travail du Centre national de recherches en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran, ont également souligné l’importance des informations et données contenues dans les différents travaux d’Abi Ras Naciri, "qui prouvent que la vie scientifique et culturelle en Algérie était active et prolifique durant la période ottomane".
A titre illustratif, certains orateurs on cité le nombre de 136 ouvrages signés par ce seul savant et touchant pratiquement tous les domaines allant du Coran et le Hadith à la grammaire arabe, l’histoire, l’astronomie, la géographie, le soufisme et bien d’autres disciplines. Pour ces chercheurs, l’úuvre d’Abi Ras Naciri a été prolifique, toutefois une seule partie a pu être conservée et a résisté aux "aléas du temps" et aux "exactions humaines". Le Dr Attou Belbraouet de l’université de Sidi Bel-Abbès a expliqué que des manuscrits de ce savant ont été brûlés par ses détracteurs qui lui avaient reproché ses prises de position politiques ou ses affirmations dérangeantes nuisant à leurs intérêts. "L’œuvre de cet érudit est dispersée. On la retrouve aussi bien à la bibliothèque nationale d’Alger que dans les centres d’archives du Maroc, d’Egypte et de France", a constaté ce chercheur qui a rappelé également que des manuscrits inestimables sont également entreposés dans plusieurs bibliothèques familiales dans diverses régions du pays. Il a appelé à la mise en place d’un réseau entre chercheurs pour échanger les données, les informations et faire le point sur les travaux en cours. Les autres intervenants ont proposé diverses lectures de certains travaux de ce savant mettant en exergue, par exemple, leur grande valeur sur le plan historique à l’image de "Houlel Sendoussia", dans lequel il retrace l’histoire d’Oran et de la région andalouse et présente leurs différentes tribus, leurs savants, leurs figures marquantes, ... De son vrai nom Mohamed Abou Ras Ben Ahmed Ben Nacer Errachidi (1751-1823), figurait parmi les personnalités scientifiques les plus marquantes de la période ottomane en Algérie. Sa vie a été marquée par de longs séjours et voyages dans diverses villes du pays et à l’étranger pour aller à la rencontre des Ulémas les plus illustres de l’époque. Ses multiples travaux ayant touché diverses disciplines reflètent la profondeur et la richesse de ces échanges et ces contacts avec ses pairs. En hommage à cette personnalité scientifique et historique, la Maison de la culture de Mascara porte depuis quelques années le nom d’Abi Ras Naciri.