Une autre bougie s’éteint, un autre astre de la chanson chaâbi s’en va. C’est réellement un choc pour ses fans, Abdelkader Guessoum nous a en effet quitté à un âge trop précoce : 64 ans.
Connu dans le milieu artistique pour son interprétation atypique du répertoire chaabi, Abdelkader Guessoum est parti soudainement en rendant l’âme au service des urgences de cardiologie du CHU Frantz-Fanon de Blida.
Guessoum est né le 12 avril 1946 à Blida. Déjà petit, à l’âge de 8 ans, il jouait du ney, du pipo et de l’harmonica. Sa première mandoline fut acquise avec l’atmosphère de joie et de ferveur de l’indépendance. Il grattait et fredonnait les airs de Hadj M’Rizek, et Bellah ya chemaâ de Hadj Mahfoud. Après une formation bien remplie à l’école de Cheikh Salhi (Mahieddine Mohamed), neveu de Cheikh Mahfoud, lequel le sollicitait en qualité de musicien au sein de sa formation, lors des fêtes familiales, il constitue, en 1966, son premier orchestre en cachette par respect pour ses maîtres.
Il fut présenté aussi pour la première fois, en 1966, à la radio, par Rabah Driassa et ce fut un essai raté. Très déçu, il ne revient sur la scène qu’en 1969, à l’occasion du Festival de la chanson chaâbie où il obtient le premier prix en interprétant Djel EL Koul Bach yendhekar. Après, c’est la télévision où il anime son premier concert en 1970. A l’époque, il était soutenu et encouragé par les maîtres Boualem Djenadi, Dahmane Benachour, Mohamed Misraoui et surtout Rachid Mohamed. En 1974, il enregistre deux 45 tours et deux ans plus tard, il réalise son premier album (45 tours) à Paris, grâce à l’aide que lui apporte Mustapha Skandrani. Avec Mahboub Bati, il tente sa première expérience - réussie d’ailleurs - dans le monde de la chansonnette à l’exemple de Ya H’la et Ach bih hajbi. Tout de suite après, c’est l’éclipse. L’artiste voulait se reposer, prendre du recul et réfléchir sur sa production. En 1989 et après mûre réflexion, il monte sa propre maison d’édition El-Alhan où il enregistre ses propres chansons et ceux d’autres artistes comme Toubal, Nacerdine Benghali, Oujdi, etc. Sa série de cassette (4 volumes) dans laquelle il reprend les fameux El Kawi, M’Sebarni Li tihame, Lahbab Amlou Louila, Chehlet Laâyani a eu un franc succès. Blida est un foyer culturel où plusieurs genres musicaux coexistent. Plusieurs personalités ont pratiqué correctement le chaâbi telles que Mohamed Misraoui, Mohamed Semmad dit M’rizek, etc. Guessoum forgera son propre genre à partir de la structure mélodique andalouse hawzi et chaâbi dans le style El-Anka. Mustapha Kechkoul l’abreuva de ses conseils, Cheikh Boualem El-Djenadi de Boufarik lui a permis d’enrichir son répertoire, Dahmane Benachour et Hadj Mejbeur lui furent d’un grand apport.