Le Midi Libre - Culture - «On va chanter le flamenco avec le guellal»
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Avec Mehdi de Triana d’Alger au Midi Libre
«On va chanter le flamenco avec le guellal»
10 Juillet 2010

Mehdi Bentayeb, chanteur guitariste, dirige actuellement Triana d’Alger, une formation musicale qui s’est imposée sur la scène artistique algérienne, voire internationale. Nous l’avons rencontré dimanche dernier au festival culturel national pour musique de jeunes à Oum El Bouaghi. Mehdi Bentayeb est le neveu du célèbre fondateur du groupe gitan des Gipsy Kings Chico. Entretien.

Midi Libre : Je crois que vous étiez hier à Bordj Bou Arréridj pour le festival de musique actuelle…
Mehdi Bentayeb : On a fait une tournée un peu partout, on a été d’abord en France, puis en Espagne. Hier nous avions en vérité animé un concert à Alger et après demain nous sommes attendus à Oran.

Que pensez-vous de l’institution des festivals en Algérie ?
Je pense qu’il n’y en a pas assez. Ceux qui existent sont tous programmés dans le même mois. C’est bien dommage. Dans le seul mois de juillet, il y en a quatre ou cinq. Pourquoi les mettre tous dans un mois ?

On parle de musique pour jeunes, que signifie cette notion pour vous ?
Eh bien tout ce qu’écoutent les jeunes en général.

Vous jouez du flamenco, comment décriviez-vous votre style ?
Notre musique se décline avec des touches algériennes, le style s’inspire des Gipsy. Vous savez, dans le flamenco, il y a plusieurs modes, il y a le flamengo, le bouraria et nous, dans le style gipsy, nous faisons aussi de la rumba.

De quels artistes vous inspirez-vous ?
Depuis l’enfance, à l’âge de 7 ans, j’ai grandi avec la musique des Gipsy Kings. Quand je partais en vacances chez mon oncle qui est le fondateur des Gipsy King Chico, je le voyais partir en tournée ou faire des concerts. J’ai eu de l’admiration pour lui, c’est alors que l’idée m’a effleuré de faire quelque chose avec tout ce que j’ai aimé et écouté du répertoire de mon oncle. Je voulais alors injecter une note d’algérianité dans cette matière. Il ne faut pas oublier que le flamenco a une histoire avec la musique arabo-andalouse.

Vous chantez en quelles langues ?
On fait des chansons en arabe, et on a fait un duo avec la chanteuse kabyle Taos mais sur scène, on chante un peu de tout, même en espagnol et en français. Quand vous écoutez un album de Triana vous trouvez qu’il est composé à 90 % en arabe.

Pourquoi le nom de Triana ?
Triana c’est Chico, le fondateur des Gipsy Kings qui nous a nommés ainsi parce que c’est lui notre parrain. Triana est aussi un quartier de Séville en Espagne où est apparu le style flamenco.

Des attaches particulières avec l’Espagne ?
Oui avec le monde gitan surtout parce que les Gipsy Kings sont des Gitans, ils ne sont pas des Espagnols, ce sont des Gitans de France. Parfois on a fait des tournées en Espagne en compagnie des Gipsy Kings. On a un peu fait le tour de ce pays. Nous avons été aussi en Suisse, Cuba, Venezuela, et en France récemment, où l’on est passé à l’Olympia.

N’auriez-vous pas été tenté par la musique raï ?
Personnellement non, j’aime bien l’écouter, vous savez, j’ai grandi avec le flamenco Je peux faire un duo avec un artiste de raï ; il n’y a pas de problème. Triana d’Alger existe depuis 17 ans et elle continuera d’exister avec ce style.

Qui composent le groupe ?
Triana est une équipe de famille, il y a mon frère Samir le fondateur du groupe, il y a aussi Aziz, le cousin, quant à moi, j’y suis depuis 11 ans.

La musique que vous jouez est très raffinée, est-ce que les milieux ruraux l’apprécient ?
Si Triana existe depuis 17 ans, vous avez compris pourquoi. On a fait récemment une tournée à Oran, Bejaia, Tizi-Ouzou, Timimoun, je peux vous dire qu’on a vécu des moments de communion formidables avec le public qui a ceci de bien qu’il écoute un peu de tout. Cela va de la musique du Moyen-Orient, en passant par le jazz, le rock, jusqu’à la chanson française. En Algérie, on trouve toutes les catégories d’écoute.

Des projets ?
On prépare un 5e album qui comporte dix titres. On aura du flamenco fusionné avec des rythmes algériens. On y a introduit les instruments algériens le guellal et le nai (flûtes traditionnelles) le bendir (tambourin) et le mandole. Le thème porte toujours sur l’amour au sens large du terme.

Par : Larbi Graine

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