Emouvante et magnifique a été la soirée inaugurale du 1er Festival international de musique symphonique mercredi soir au Théâtre national algérien. La particularité de cette soirée a été, sans aucun doute, la prestation magistrale de la jeune chef d’orchestre Zahia Ziouani.
Avant de laisser place à l’émotion et à un voyage sur les rythmes d’une musique universelle, la ministre de la culture, Khalida Toumi a tenu un point de presse à l’occasion de cet événement, premier du genre en Algérie. Elle avouera être «très heureuse d’assister à l’instauration de ce genre d’événement», d’autant plus que «ce 1er Festival culturel international de musique symphonique vient s’ajouter aux centaines de festivals déjà existants dans différents domaines de la culture. Il vient combler le dernier genre musical à ne pas avoir encore son festival, la musique occidentale. J’insiste sur la notion d’occidentale, pour ce qui est de la musique universelle nous avons déjà un festival celui de la musique andalouse». «Ce festival est le résultat d’une longue préparation», affirme la ministre qui poursuit, «il vient après une tournée de l’Orchestre symphonique national et de sa chorale dans plusieurs région du pays. Il intervient également après cinq années d’échange avec plusieurs pays. Je remercie, à cette occasion, le commissaire du festival, Abdelkader Bouazzara, ainsi que l’ensemble des musiciens, chorale et techniciens. Je suis heureuse de cette inauguration, d’autant plus qu’elle sera donnée par notre Orchestre dirigé par l’incroyable chef d’orchestre Zahia Ziouani. Je n’oublierai jamais la lettre qu’elle m’a adressé lors de la manifestation «Alger capitale de la culture arabe 2007», je promets d’ailleurs, si elle me le permet, de vous l’a donné pour la lire», dira la ministre avec beaucoup d’émotion. Dans son discours inaugural, le commissaire du festival, Abdelkader Bouazzara souligne, quant à lui, qu’en marge de ce festival, les passionnés de la grande musique auront la chance d’assister à des conférences-débats animés par d’illustres professeurs ainsi qu’à des ateliers de formations animés par des experts nationaux et internationaux. Vers 20h30, la soirée a enfin commencé sur un tonner d’applaudissements pour la jeune chef d’orchestre. De M. Glinka aux extraits de l’opéra de Carmen de G. Bizet, en passant par le fameux opéra les Noces de Figaro de Mozart, sans oublier G. Verdi avec la Traviata, l’Orchestre symphonique national, grâce au maestro Zahia Ziouani, nous a fait faire un voyage intemporeldes sur les notes de cette musique universelle. Au-delà de la détente et de la grande émotion qu’apporte ce genre de musique, le répertoire choisi incite également à aller chercher l’historique de leur créateur. Nous "re"découvrons, au fil des symphonies les grands noms de la musique, mais également ceux de la littérature et de leurs textes, à l’instar des Poèmes épiques d’Alexandre Pouchkine, en passant par le grand compositeur Franz Liszt, Le Livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy, et l’incontournable nouvelle Carmen, de Prosper Mérimée. Bohème inspirée, esprit atypique et exigeant, créatrice cultivée, omnubilée par l’écriture d’une musique profondément universelle, a travers des influences italiennes, françaises et allemandes, la maestro Zahia Ziouani nous a emmené, pour un instant beaucoup trop court, dans un voyage magique à la découverte de la musique romantique de chambre.
Zahia Ziouani, un nom à retenir
La soirée inaugurale du 1er festival culturel international de musique symphonique aura mis en exergue un nom, celui de Zahia Ziouani. Cette grande dame est, depuis 2007 chef d’orchestre principal de l’Orchestre national symphonique.
Elle dirige d’ailleurs, depuis cette date, de nombreux concerts dans tous les pays autour de programmes symphoniques et lyriques. En dépit de son jeune âge - 32 ans - elle a dirigé de grands concerts et projets ambitieux associant également l’Orchestre symphonique du Caire et l’Orchestre symphonique de Tunis. Son nom ne cesse de faire la "Une" des événements musicaux importants en Algérie. Ainsi en juillet 2009, elle a dirigé un grand concert dans le cadre du 2e Festival panafricain réunissant musiciens, chanteurs et danseurs venus de l’ensemble du continent africain. Avec sa maestria habitulle, elle a déjà dirigé plus de 380 concerts à travers le monde. Très investie pour la diffusion de la musique, Zahia Ziouani a notamment créé, en juin 2008, le festival "Classiq’à Stains". Ce festival propose de nombreux concerts de musique classique, musiques du monde, jazz, théâtre musical, tout cela associé à de nombreuses actions de sensibilisation afin de promouvoir la musique auprès de tous les publics. Par ailleurs, elle a été invitée à assurer l’encadrement artistique aux côtés de la Cité de la musique et de l’Orchestre de Paris du projet "Orchestre de Jeunes" initié par le Conseil de la création artistique, destiné aux enfants de certains territoires parisiens et de Seine-Saint-Denis. Parmi les moments forts, qui marqueront son activité artistique en 2010 et 2011, elle dirigera un programme de musiques françaises à la tête de l’Orchestre symphonique "Divertimento" mercredi 17 février 2010 à la prestigieuse salle de concert de la Cité de la musique ainsi qu’au Théâtre national d’Alger en avril 2010. Les solistes de renom Raphaël Pidoux et Jean-Marc Philipps-Varjabédian seront associés à ces concerts en tant que solistes. En 2010, Zahia Ziouani dirigera également l’Ensemble instrumental "Densités 93" et l’Ensemble "Futurs Musiques" lors de concerts destinés à des créations d’œuvres contemporaines