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Musique |
MAP en concert, aujourd’hui, à Ibn Zeydoun |
20 Septembre 2007 |
Véritable remaniement musical, les artistes de MAP dédramatisent avec humour les dossiers sensibles qui fâchent: chômage, racisme, inertie gouvernementale...rien n’est omis
MAP (Ministère des affaires populaires), une formation musicale composée de cinq jeunes rappeurs, venus directement de France, mais dont l’origine, métissée et colorée, est tirée des deux rives de la Méditerranée, donnera, ce soir, un concert à la salle Ibn Zeydoun.
Le Ministère des affaires populaires réunit deux Mc’s (Dias & HK), monsieur Hacène au violon, Jeoffrey à l’accordéon et Stanko aux machines.
Le groupe présentera au public du hip-hop, du rap festif, une musique malaxant divers accents : on y trouve des sonorités orientales, tziganes ou musettes, le tout se combinant agréablement dans «un œcuménisme chaleureux» et liant. Violon et accordéon à l’appui, MAP évolue dans une musique motivée par une inspiration intérieure et façonnée par un esprit d’engagement.
«Notre musique (…) est cette musique artisanale, cette musique de porlo, cette musique métissée, épicée… à l’image d’une France colorée, à l’heure où les discours et attitudes racistes se banalisent (…)», ne cesse de répéter MAP.
A la musique certes distrayante, voire délurée, viennent s’ajouter des textes plein d’entrain et engagés : le groupe exprime et fait haut et fort entendre ses idéaux et inquiétudes socio-politiques.
Il rend compte des embarras que perçoivent les jeunes des banlieues. Il chante le malaise d’une jeunesse désocialisée, voire ignorée. Il révoque les bannissements et les injustices. Dans la lignée du groupe Zebda et Ridan, le groupe poursuit l’esprit d’engagement et de motivation. Des chansons comme «Debout la-d’dans», «Le bal populaire» ou encore «Lillo» et bien d’autres sont autant de titres qui, festifs et pleins d’entrain, feront monter la température sur scène.
Le rythme sera au rendez-vous. Un autre titre, plus coloré et plus familier pour le public algérien, c’est Manich Mena (Je ne suis pas d’ici), fera certainement danser les présents ; c’est une chanson connue, tirée du patrimoine algérien. Elle est reprise et réorchestrée de manière à lui donner des sonorités plus attachantes et plus festives, Dias déclare que ce titre «raconte l’histoire de nos parents qui ont traversé la Méditerranée et la France dans des conditions compliquées. La chanson raconte notre position par rapport à leur héritage, ça me touche beaucoup.»
Sur scène, tout le monde participe au show, du «sondier» au «beatmaker», chaque membre du groupe est un artifice festif qui fait briller le feu sacré de leur prestance scénique. Un concert du M.A.P vous garantit une session d’optimisme, qui balaye d’un seul trait tous les coups de blues passagers.
Un groupe éclectique qui animera le beau rendez-vous musical de ce soir, initié en partenariat avec l’Office Riad-el-Feth et le Centre culturel français d’Alger
Par : Samy Djaafar
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