La lecture des oeuvres de Gabriel Garcia Marquez peut aider à mieux appréhender la "pluralité" de la société colombienne et l’accompagner dans un "processus historique" qui doit "mener vers la paix", a estimé, mardi à Alger, le chargé d’affaires à l’ambassade de Colombie en Algérie, Alfanso Soria Mendoza.
Lors d’une rencontre organisée à l’Institut Cervantès d’Alger en hommage au grand romancier disparu en avril dernier, M. Mendoza a jugé "important" pour ses compatriotes de relire les oeuvres du Prix Nobel, pour mieux comprendre "l’identité colombienne" dans sa "diversité" et aider à la "construction de la démocratie" dans ce pays d’Amérique latine.
Pour le diplomate, cette richesse, manifeste dans les livres de Marquez, à travers, notamment, sa revivification des mythes de la culture populaire, doit être mise au service d’une "rétrospective" sur l’histoire de ce pays, et plus largement du sous-continent sudaméricain pour comprendre la "Colombie nouvelle" qui se construit loin de la "violence" qu’elle connaît depuis les années 1960. En novembre 2012, le gouvernement colombien et la guérilla des Forces armées révolutionnaire (FARC, marxiste) ont entamé à Cuba des négociations de paix pour mettre à fin à un conflit armé qui dure dans ce pays depuis 50 ans.
Garcia Marquez avait, grâce à sa stature d’écrivain reconnu mondialement, joué le rôle de médiateur entre le gouvernement colombien, la guérilla marxiste et l’Armée de libération nationale (Eln, guérilla paysanne d’inspiration chrétienne de gauche). Considéré comme un des plus grands écrivains de langue espagnole, Gabriel Garcia Marquez est décédé le 17 avril dernier à l’âge de 87 ans à Mexico (Mexique) où il s’était installé en 1961. Auteur de Cent ans de solitude, chef-d’oeuvre paru en 1967 et vendu à 10 millions d’exemplaires dans le monde, il reçoit le Prix Nobel en 1982.
Chronique d’une mort annoncée (1981), L’automne du patriarche (1975) et L’amour aux temps du choléra (1985) figurent parmi ses oeuvres majeures. Chef de file du "réalisme magique", un mouvement littéraire latinoaméricain des années 60 qui mêle élément réels et fantastiques, en s’inspirant des cultures ancestrales du continent, il a également été journaliste, notamment dans le quotidien El Espectador de Bogota.