Avec un texte en arabe algérien, ingénieux et plein de jeux de mots, l’auteur de la pièce livre également une critique du monde "impitoyable de la politique, à travers notamment les coups bas".
La générale de la pièce Akhir El-Moutarachihine (Le dernier des candidats), une comédie mêlant critique sociale et satyre sur l’ambition politique, a été présentée jeudi soir à Alger au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA).Ce monodrame d’une heure, mis en scène par Ahmed Aggoun sur un texte d’Abdelghani Maâzouz, relate les mésaventures d’Abdellah Saber, joué par Kamel Bouakaz, un Algérien désargenté et sans instruction qui décide de se porter candidat à l’élection présidentielle après un échec amoureux, dans le but de se hisser au sommet del’échelle sociale.
Dans un décor simple, représentant le modeste lieu de vie de ce novice en politique mais à l’ambition démesurée, le comédien déroule une série de situations aussi hilarantes les unes que les autres et qui vont accompagner ses démarches de futur candidat, tout en éclairant sur ses motivations et son parcours.
Ainsi, le spectateur passe des discours enflammés du candidat où il évoque ses opinions politiques parfois contradictoires, voire absurdes, à des tableaux où le comédien interprète sur un ton burlesque et caricatural différents personnages de son quartier. Avec un texte en arabe algérien, ingénieux et plein de jeux de mots, l’auteur de la pièce livre également une critique du monde "impitoyable de la politique, à travers notamment les coups bas" que reçoit le héros de la pièce et qui ne manqueront pas de le déstabiliser.
La mise en scène repose essentiellement, quant à elle, sur l’interaction du comédien avec le public lors des différentes situations comiques qui vont à plusieurs reprises interrompre la trame de la pièce pour la rapprocher du sketch ou du one man show. Ce choix artistique que le metteur en scène qualifie de "comique de situation", a réussi à enthousiasmer et faire rire les spectateurs pendant toute la durée de la pièce mais l’a également rendue assez confuse aux yeux d’autres présents dans la salle.
Kamel Bouakaz a, pour sa part, fait preuve de maîtrise dans l’interprétation de ce personnage -qui va finalement renoncer à ses ambitions- tout en improvisant avec aisance lors des phases où il sollicitait la participation du public.
Produite par la coopérative Kalam oua Kinaâ, la pièce Akhir El-Moutarachihine sera présentée au grand public vendredi et samedi après-midi au TNA.