"Square Port Saïd’ est un appel de l’Algérie à ses enfants d’y rester. L’objectif de ce court métrage est doublé d’une préoccupation majeure : sensibiliser à diminuer, sinon arrêter, le nombre de harraga.
Le phénomène social de l’immigration dite illégale au prisme des discours officiels, politiques et médiatiques, mais aussi dans les différentes figurations qu’en donne l’œuvre d’art, a été le thème du court métrage intitulé Square Port Saïd, du jeune réalisateur algérien Fouzi Boudjemaie, présenté samedi dernier, dernière journée pour cette catégorie, qui entre dans le cadre de la 7e édition du Festival du film arabe d’Oran.
Square Port Saïd est un "appel de l’Algérie à ses enfants d’y rester". L’objectif de ce court métrage est doublé d’une préoccupation majeure : sensibiliser à diminuer, sinon arrêter, le nombre de harraga, de demandeurs d’asile et de candidats à l’immigration en agissant sur un certain nombre de facteurs afin, au moins de réduire les incitations au départ.
Certes, c’est bien beau de rester chez soi, mais, cette polysémie a pris une dimension symbolique qui s’attache à la souffrance associée à la condition humaine de celles et ceux dont l’existence quotidienne est maintenue dans une impasse, au seuil du tolérable, par un ordre politique injuste. Celles et ceux qui, à leur corps défendant, tentent un ultime effort pour s’arracher à une condition inacceptable. C’est donc la capacité de l’œuvre de Fouzi Boudjemaie, qui a proposé des figurations des événements et des existences avérés qui sert de point de départ au court métrage.
Approché, en marge de la projection de son film, Fouzi Boudjemaie, a indiqué que cette œuvre aborde "une envie de partir, de quitter l’Algérie", exprimée à travers le personnage d’un jeune homme et également l’appel de l’Algérie à ses enfants "d’y rester", à travers le personnage d’une jeune fille. Le réalisateur a recouru dans son court métrage, à l’origami comme moyen de communication entre une jeune fille et sa petite sœur et un jeune homme, qui se rencontrent dans un bus.
S’agissant du choix de construire son film sans le moindre dialogue, devenu une tendance chez beaucoup de jeunes réalisateurs en Algérie et ailleurs, il a expliqué que c’est un défi qu’il voulait relever. "Le cinéma, c’est avant tout l’image", a-t-il dit ajoutant qu’il a personnellement fait le choix de faire parler l’image au lieu de recourir au dialogue, le "plus facile" des procédés cinématographiques. Quatre autres courts métrages ont été projetés au cours de la séance de samedi, à savoir Trois bougies de l’Egyptien Ahmad Fouad, Nos beaux rêves de la jordanienne Ghada Saba, La ruse de la Libanaise Hiba Tawdji et Safi de l’émirati Ahmad Zain.