Le chanteur Ali Amrane, l’une des nouvelles icônes de la chanson kabyle moderne, a inauguré avec beaucoup de brio dimanche soir la 6e édition du Festival de la chanson kabyle.
Déclinant un répertoire émouvant et captivant, dont la singularité tient dans la force de ses chansons, qui allient un univers musical éclectique et original et des textes d’une rare sensibilité, l’artiste a manifestement séduit.
Proche de Aït-Menguellat et Slimane Azem, dont il partage la magie du verbe, engagé dans un registre musical, qui n’est pas sans rappeler tantôt Idir, tantôt Takfarinas, Ali Amrane n’en reste pas pour autant prisonnier, rajoutant à ses cordes d’autres rimes et d’autres sonorités, puisés des inclinaisons musicales qui ont bercé son parcours étudiant et au sein duquel, des groupes comme Pinkfloyd, Scorpions ou encore les Eagles ont laissé leurs marques.
Si bien que ses mélodies tiennent d’un kaléidoscope à la portée de tous les publics, a fortiori celui de Béjaïa qui l’a adopté depuis des années et en a fait une de ses étoiles fétiches. Dimanche soir, il l’a montré en l’accompagnant dans son tour de chants et en répétant, dans une totale communion une brochette de ses chansons.
Si bien qu’à plusieurs reprise, l’artiste a dû s’interrompre, pour laisser fredonner seulement le chœur ’’chavirant’’ de ses admirateurs ravis et emportés dans une transe musicale rarement observée. Hurriya, Aqlalas, Tilufa, Ssfina, interprétées dans un genre complainte, ’’l’achawik’’ kabyle… autant de chansons reprises avec délectation par un public qui en connaissait les mélodies comme les textes sur le bout des doigts et qui a dû vibrer, à tout rompre, à un répertoire plus entraînant et plus dansant dont Tabalizt, Tazla-U-ssan. Une soirée magique, en somme, qui a surpris y compris ceux qui ne le connaissaient pas.
A l’évidence, les organisateurs de ce festival ont eu la main heureuse, en le programmant à cette séance d’ouverture, qui aura été une réussite totale.
Les autres artistes sont sommés, désormais, de tenir la dragée haute, en dehors de la compétition qui, pour sa part, enregistre la participation de six wilayas de Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bouira, Sétif, Boumerdès et Alger.
Parrainée par le musicien Kamel Hamadi, cette 6e édition se déroulera en divers endroits de la ville de Béjaïa, notamment à la maison de la culture, au théâtre Abdelmalek Bouguermouh, et sur l’esplanade du front de mer, à hauteur de la promenade Léonardo Fibbonacci, mais aussi dans une dizaine de communes des vallées de la Soummam et du Sahel. 107 chanteurs et 60 musiciens animeront les différentes places et ce, en plus des conférences-débats retenues pour aborder divers thèmes, articulés autour de la chanson kabyle.