L’importance des projections cinématographique dans les places publiques a été mise en avant par le réalisateur Djamel Azizi qui a projeté lundi à Alger son film-documentaire Dernier Safar.
Le documentaire qui suit la tournée d’un camion de projection qui sillonne les villages les plus isolés du pays met en évidence le rôle pédagogique du cinéma et surtout le dévouement du projectionniste qui fait découvrir le cinéma à la population.
Projeté dans le cadre d’une rencontre avec le réalisateur organisé par le quotidien Algérie news, ce documentaire en Road movie (cinéma sur la route) a fait ressortir plusieurs problèmes de fond qui minent le cinéma algérien dont l’état d’usure des bobines de film et du matériel de projection ainsi que le grand manque de salle et d’espace de projection qui poussait le vieux projectionniste à utiliser des draps ou même de simples murs comme support de projection.
Malgré sa pauvreté financière qui déteignait sur le film mais aussi la pauvreté du dialogue et des mises en scène, Dernier Safar parvient tout de même à restituer fidèlement le combat du projectionniste ainsi que l’émerveillement des spectateurs qui envahissaient la place publique à l’arrivée du camion vieux de trente ans qui se traînait péniblement dans les villages de Bouira, Constantine et El Oued.
L’œuvre a été écrite pour un "long métrage au début et a abouti sur un film-documentaire qui est en réalité à la croisée des chemins entre les deux sans pouvoir revendiquer son appartenance à un genre ou un autre" a précisé le réalisateur. Ce film a été inspiré à Djamel Azizi de sa propre expérience avec les camions de projection qui lui ont "ouvert une fenêtre sur le cinéma dans son village aux environs de Tébessa".
Bien qu’elle véhicule de nombreux messages très forts, l’œuvre n’est pas assez accrocheuse pour captiver le grand public.
Le Dernier Safar est projeté dans les festivals internationaux dont celui du Maghreb des films à Paris (France) ou le festival international, Mostra, de Valence en Espagne.