Chi-ness, un album présentant une subtile synthèse entre le chaâbi et des musiques occidentales du groupe algérien "La-fa-mi-diese" sortira en Algérie à partir du 7 mai prochain. "La-fa-mi-diese", un groupe formé autour de Kamel Ould-Ahmed (auteur, compositeur, interprète et guitariste), Douid Tayeb (percussionniste) et Salah Habak (basse et mandole) évolue en Europe depuis le début des années 90.
L’album "Chi-ness", premier opus du groupe est le fruit d’une multitudes de rencontres et d’échanges musicaux entre son fondateur et des musiciens de divers horizons croisés en Espagne, en Angleterre ou encore Suisse pendant près de vingt ans.
Une fois établi à Lausanne (Suisse), Kamel Ould-Ahmed forme son groupe en 2010 avec Eloi Fournier, batteur et pianiste de funk, et Manuel Burnier, bassiste de reggae, deux musiciens qui ont permis au groupe d’élargir ses horizons musicaux avant d’enregistrer "Chi-ness", sorti en Europe en 2011.
l’album, composé de huit titres est un mélange de funk, de folk et de reggae avec une prédominance chaabie, mêlée à quelques sonorités kabyle. Les poèmes, en arabe ou en français, reprennent avec une grande liberté de ton les thèmes de l’amour, de l’espoir, les maux sociaux... avec la voix douce et mélancolique de Kamel Ould-Ahmed. Les thèmes de prédilection du groupe s’annoncent clairement dans le premier titre de l’album du même nom, une chansonnette chaabie au rythme rumba. Le chaabi plus conventionnel a aussi sa place dans cet opus comme dans la chanson d’amour "El Hamama", interprétée dans le pur style de cette musique. Proche du style du chanteur français Francis Cabrel, le titre "Cette femme" dévoile les talents de Kamel Ould-Ahmed comme auteur et interprète francophone. L’empreinte de "Raina Rai" est aussi très audible dans le titre "Ness el biida" qui reproduit même les riffes de guitare de lotfi Attar, du célèbre groupe de rai. Seule fausse note, la jaquette de l’album : un dessin représentant les silhouettes d’un groupe de touareg assis au pied d’une montagne du Hoggar, mais qui ne reflète aucunement son contenu musical.
Au final "Chi-ness" comme beaucoup d’autres oeuvres algérienne n’est autre que l’expression de toutes les influences musicales des artistes algériens vivant à l’étranger, mais aussi le résumé de toutes leurs rencontres.
Après le "Gourbi rock" de Hocine Boukella (Cheikh sidi Bémol) qui présentait une fusion berbèro-celtique et le groupe Castigroove avec sa fusion chaabi-rock, "La-fa-mi-diese" revendique lui un "Gourbi funk", une fusion de chaabi rehaussée de funk, de blues et de plusieurs autres styles occidentaux.