L’organisation du Festival de la chanson arabe dans la ville de Djemila (50 km au nord-est de Sétif), prévu tous les débuts du mois d’août, est un évènement artistique et culturel organisé conjointement par la direction de la culture de Sétif et l’Office national de la culture et de l’information (ONCI). Cette manifestation est placée au rang de rendez-vous annuels nationaux et internationaux. Si pour les deux premières éditions les préparatifs avaient été marqués par la volonté des organisateurs à redonner à l’évènement un cachet particulier, celui d’une manifestation culturelle officialisée, gérée par des lois spécifiques, un budget spécial et un commissaire du Festival relevant de l’ONCI, les 3 précédentes éditions étaient appelées à confirmer la politique culturelle décidée par la ministre de la Culture dès la relance du festival en 2005 après une léthargie qui aura duré plusieurs années.L’aspect logistique inhérent aux travaux d’éclairage, de renforcement des pistes pour les piétons à l’intérieur du site archéologique, la construction d’un mur de clôture sur près de 3 km autour des vestiges romains ainsi que les travaux de restauration du théâtre romain, pour d’une enveloppe de l’ordre de 5 milliards de centimes dégagée par le ministère de tutelle, est une tâche qui relève de la wilaya, de même que la prise en charge des invités et visiteurs du festival. C’est alors que la programmation mise au point par les organisateurs prévoyait l’invitation de près d’une vingtaine d’artistes dont une majorité de renommée internationale et de près de 20 mille spectateurs sur le site archéologique. A cet effet, si les cachets des artistes sont pris en charge par l’ONCI qui relève du ministère de la Culture, l’aspect logistique est du domaine de la wilaya d’accueil qui se charge de la restauration, l’hébergement des invités et artistes ainsi que le transport des populations vers le site romain de Djemila. Aussi, si les rentrées financières émanant de la billetterie essentiellement sont classées au chapitre des recettes de l’ONCI, le rôle de la wilaya par contre, s’insère dans la promotion de la manifestation culturelle et artistique dans la région ainsi que la promotion du tourisme à Sétif à l’avenir. En marge de l’aspect purement artistique, ce sont les sites archéologiques qui gagneraient à accéder à une promotion majeure, qui est la leur d’ailleurs, du fait de la dimension du Festival et de la nouvelle politique culturelle décidée par la tutelle, celle du partenariat entre l’archéologie et l’activité culturelle et artistique. En l’absence de chiffres comptables fiables traduisant la contribution financière de la wilaya de Sétif, il semble que l’implication des richesses archéologiques dans le domaine de la représentation culturelle à travers l’organisation du Festival de Djemila trouve son explication dans la politique de la promotion du tourisme en Algérie. C’est ainsi que les charges financières consenties par l’administration locale notamment, sont comptabilisées dans le registre de la masse d’investissement et s’inscrivent de ce fait dans une dynamique nouvelle inscrite dans le domaine de l’industrie du tourisme.