La Sedia (Société d’édition et de diffusion internationale en Algérie) filiale du groupe Hachette vient de changer de propriétaire. C’est désormais Brahim Djelmami-Hani, directeur général de la boite de communication Alpha Design qui prend les commandes, a annoncé la lettre d’information trimestrielle de l’entreprise (juin- –septembre 2010). Fin de mission donc pour Radia Abed, la dame de fer qui a dirigé cette société depuis sa création en mars 2000. «Une femme est un homme comme les autres» écrit Radia Abed, la P-dg sortante. Et d’ajouter à l’adresse du nouveau chef «je ressens une ferté particulière en lui tendant les clés de notre Babel modeste et essentielle». Sedia a vu le jour à une époque où l’on avait cru que la libéralisation du marché du livre scolaire était imminente. Car sa vocation première lit-on sur le site internet de Sedia est « la réalisation de manuels scolaires, en s’appuyant sur le savoir-faire de Hachette-livre».En étant l’un des principaux éditeurs dans la zone francophone, Hachette n’a pas hésité à tenter l’aventure. Mais selon des observateurs avisés, la reprise en main par les pouvoirs publics de ce créneau n’a pas permis au représentant algérien de Hachette de concrétiser ses ambitions. Le trop court laps de temps qu’a duré l’ouverture du marché du manuel scolaire ouvert au privé en février 2003 puis refermé en 2004 n’avait pas permis de publier plus de 2 ouvrages, lesquels ont été validés par l’Institut national de recherche en éducation (INRE). Il s’agit du manuel d’arabe de la 1ère année primaire (Bassamat) et du manuel de français de la 1ère année moyenne (Mon livre de français) qui n’ont été du reste utilisés à l’école que pendant une année. La Sedia, afin de pérenniser sa présence dans le champ éditorial national, s’est alors adaptée comme elle pouvait au marché local. On l’a verra ainsi investir l’importation de livres (manuels scolaires et de littérature) et devenir leader en Algérie de la diffusion et de la distribution de livres scolaires français destinés aux écoles privées. Mal an, bon an, la Sedia s’impose dans le secteur de l’édition par son professionnalisme, tout en produisant un effet structurant sur l’ensemble de la filière du livre en Algérie, son action devenant d’autant plus probante qu’elle s’était recentrée sur l’édition. La société a édité ces dernières année de nouveaux livres et a crée des collections diverses qui réservent une place de choix aux auteurs algériens publiés à l’étranger. Le dynamisme de cette maison d’édition ne s’est pas arrêté là puisqu’elle a dû lancer de nouvelles collections de littérature générale et de littérature jeunesse en même temps qu’elle a développé la diffusion en Algérie de matériels pédagogiques de Bourrelier, filiale du groupe Hachette. «La même équipe, fidèle à Sedia depuis sa création, est-il écrit dans la lettre d’information entend continuer les mêmes activités de la maison que ce soit au plan de sa ligne éditoriale ou avec Hachette Livre pour ce qui concerne l’importation et la diffusion des manuels scolaires».