Un ultime hommage a été rendu, hier, au défunt compositeur Cherif Kortbi décédé vendredi dernier à Marseille (France) des suites d’une longue maladie. Sa dépouille mortelle a été exposée à la salle El Mouggar où des membres de la famille du défunt, des musiciens, des cinéastes, des hommes de théâtre, des acteurs et des interprètes ont assisté à cette cérémonie organisée par l’Office national de la culture et de l’information. Dans une déclaration à la presse, le directeur de l’ONCI, Lakhdar Bentorki, a évoqué les qualités du défunt qui avait, a-t-il dit, "consacré sa vie à la création et à la promotion de l’art". M. Bentorki a fait part de sa "profonde affliction" pour les pertes subies par la famille artistique qui déplore, a-t-il précisé, "la perte de grands noms de la musique algérienne qui sont Cherif Kortbi, Haroun Rachid et celle du dramaturge Tewfik Mimiche décédé jeudi dernier à Annaba lors d’une séance de répétition d’une nouvelle pièce de théâtre".
M. Bentorki a appelé les générations montantes, parmi les artistes et les musiciens, à prendre exemple sur ces figures emblématiques du monde artistique qui ont oeuvré "dans l’ombre" au service de l’art, de la culture et de la patrie faisant preuve d’une grande "abnégation".
Lamine Bechichi a, quant à lui, parlé des qualités des deux grands musiciens Cherik Kortbi et Haroun Rachid, présentant, en cette circonstance, ses condoléances aux familles des regrettés et à la famille artistique et saluant, par là même, leurs créations musicales. Le défunt Cherif Kortbi, né en 1937 à Médéa, a rejoint la Radio nationale avant l’Indépendance d’abord en tant que musicien puis compositeur, avant de diriger l’orchestre de la radio.
Il est l’auteur de l’hymne Min Adjlika ichna ya watani et a composé également pour plusieurs artistes connus, à l’instar de Lamari, Seloua et Nadia Benyoucef ainsi que la grande chanteuse Warda El Djazairia.
Quant au célèbre musicologue algérien Haroun Rachid, décédé samedi à Alger à l’âge de 78 ans des suites d’une longue maladie, il avait pratiqué l’art musical après l’Indépendance.
Au déclenchement de la lutte armée, Haroun Rachid adhère au mouvement révolutionnaire pour devenir chef de cellule de l’Organisation civile du Front de libération nationale (OCFLN) à Alger. Arrêté en 1957 par l’armée française, il connaîtra les affres de la détention aux côtés de Messaoudi Zitouni, Sid-Ali Abdelhamid, Tahar Chebouki, Ahmed Aroua, Aïssat Idir, Djermane Rabah et d’autres.
Après sa libération, en 1959, Haroun Rachid crée l’Orchestre national de variétés. A l’Indépendance, il sera à l’origine de la création des orchestres de variétés et symphoniques dont les plus prestigieux sont Nassim, Min dimaï el qoloub et Nachid el oummal. Co-compositeur de l’hymne national Qassaman pour en avoir fait les arrangements il a, à son actif, plusieurs compositions et une carrière de formateur en qualité de professeur émérite au Conservatoire d’Alger. Le défunt Cherif Kortbi a été inhumé hier au cimetière de Saoula tandis que le regretté Haroun Rachid repose au cimetière de Sidi M’hamed à Alger.
APS