Le somptueux palais du Bey Ahmed, un chef-d’œuvre architectural qui fait la fierté des Constantinois, rouvrira ses imposantes portes sculptées en bois d’ébène «dans moins de trois mois’’, a-t-on appris mardi d’une source proche de la cellule chargée de sa restauration.
Sans fixer une date précise, la même source a néanmoins assuré que cet édifice «pourrait être rendu à la ville au courant du mois d’avril prochain, car la dernière phase de restauration touche à sa fin».
En fait, a-t-on ajouté, cette phase «assez délicate» a mis à contribution, pour les finitions, «tout un ensemble de petits artisans de différentes spécialités, parmi lesquels des dinandiers pour la lustrerie artisanale, des céramistes pour les revêtements délicats et des ébénistes pour la reproduction ou la restauration des menuiseries anciennes». Cela explique, a-t-on soutenu, la «relative lenteur des travaux et l’impossibilité d’avancer une date fixe pour la réception du palais».
Néanmoins, le palais sera livré «sans son magnifique marbre et sa polychromie superposée et riche en couleur, deux pièces maîtresses qui nécessitent une attention toute particulière et une expérience exceptionnelle pour leur réhabilitation», a précisé le représentant de la cellule chargée du projet de restauration.
L’inestimable polychromie qui orne les murs du palais sur 1.600 mètres carrés et qui permet la datation et la lecture des différents événements historiques comme les batailles auxquelles a pris part le Bey aux côtés du Dey d’Alger, ainsi que ses différents voyages au Moyen-Orient et à la Mecque, a été abîmée par des «rajouts», œuvre de la présence coloniale française, qui ont «altéré l’originalité de l’œuvre» et rendu «encore plus complexe sa restauration», a affirmé la même source.
Cette problématique a décidé le maître de l’ouvrage à opter pour une nouvelle étude qui sera effectuée ultérieurement par des spécialistes étrangers, en vue «d’établir la partie qui devra être gardée et de reconstituer le délicat et précieux marbre», a-t-on également noté.
Le palais du Bey Ahmed, inspiré des contes des Mille et une nuits, a été longtemps abandonné à son sort avant de faire l’objet d’une décision de réhabilitation, rappelle-t-on.
Les ravages du temps étaient cependant si considérables que l’on a éprouvé beaucoup de peine à conduire les opérations de restauration, provoquant de fréquents arrêts de travaux et de volumineuses enveloppes en dinars et en devises.
Une fois restauré, ce futur musée ethnographique verra l’aménagement de plusieurs dépendances, dont notamment une salle de conférences, une bibliothèque, un club de rencontres, des ateliers et une salle d’exposition permanente pour les besoins culturels de la ville et de sa région, a-t-on affirmé auprès des autorités de la wilaya de Constantine.