La galerie d’art, Etincelle, située à Aïn Allah, un quartier de Dely Brahim, a organisé hier en fin d’après-midi, le vernissage des œuvres des trois artistes-peintres connus que sont Salah Hioun, Arezki Larbi et Kamel Yahiaoui.
Cette manifestation artistique a été inaugurée sous le titre générique de «Le sang des ombres». Tel que le présente Isabelle Russo, «Salah Hioun est un artiste peintre et graveur au long parcours. Sa notoriété en Algérie s’est établie depuis des décennies. Son œuvre est, dès la première heure, marquée par son originalité et son indépendance par rapport aux divers mouvements qui existent dans l’art contemporain algérien. Les personnages qui semblent empreints de nostalgie, portent en eux la douleur silencieuse du déni et restent, malgré tout, beaux et dignes». On ne peut mieux présenter Arezki Larbi, qui est également poète, que par cet extrait d’un de ses écrits intitulé «les tournants» : «J’avance vers vous comme une mer avec le risque du bâton, le dos tourné à la pénombre que cachent vos visages, ne serrant pas la main à la sécheresse de vos cœurs». Quant à l’œuvre de Kamel Yahiaoui, voici ce qu’en dit l’écrivain et psychanalyste, Nabile Fares : «De Kamel Yahiaoui, je pourrais dire de multiples choses qui toutes rejoindraient la présence effective d’une peinture et d’une œuvre confrontées à la parole du poème lorsque celui-ci, pris en un temps d’effroyable mutisme et douleurs, tente au-delà du mot, d’inscrire en matière et objets, la disparition et le retour de la langue oubliée, du corps présent, mutilé». Cette exposition, qui fait partie d’une sorte de regérénescence de l’art, comme cela est attesté dans d’autres domaines, par exemple en littérature, annonce-t-elle la venue des temps de l’apaisement de la beauté et de la création dans notre pays, longtemps — trop longtemps — tourmenté et plongé dans les ténèbres ?