Tu es parti le 18 juillet 2006 laissant derrière toi un vide que nul ne saurait combler. C’était la veille de mon anniversaire. J’allais sur mes treize ans. Quand on avait annoncé que tu te trouvais à l’hôpital de Zéralda, je m’étais dit que c’était comme les autres fois. Que tu t’en relèverais. Robuste tu l’étais, bien que la maladie te rongeait depuis quelque temps. Mais tu étais décidé à la vaincre et tu lançais cette boutade à ceux qui t’ont accompagné tout au long de ta vie : «Le cheikh est toujours là.» Mais en ce lundi du mois de juillet, toutes les radios nationales et locales, d’une voix empreinte de tristesse, annoncaient : «Le chantre de la chanson chaabie n’est plus». Papa sidou je n’ai pas eu la chance d’avoir grandi à tes côtés. Ton exil forcé nous a séparés. Quand tu es parti, j’avais trois ans. Les quelques instants que j’ai pu te voler c’est quand tu venais donner des concerts tantôt au Casif de Sidi Fredj, tantôt au Théâtre de Verdure ou encore à la salle Ibn Khaldoun et que je venais te rejoindre pendant l’entracte. Maintenant, il n’y a plus personne pour m’encourager . J’aurais tant aimé gratter sous ton regard d’initié, ton mandole, ce petit bijou dont tu ne te séparais jamais, moi qui me suis essayé au violon au Conservatoire de musique d’Alger. Mais je sais que de Là-Haut, tu seras mon harraz. Repose en paix papa sidou