Le philosophe Alain Finkielkraut, personnalité controversée, a été élu jeudi à l’Académie française dès le premier tour, malgré la polémique qui avait précédé le scrutin, ont rapporté des médias.
A 64 ans, postulant au fauteuil de l’écrivain Félicien Marceau disparu en 2012, le nouvel académicien, auteur entre autres de La défaite de la pensée (1987), a été élu au premier tour par 16 voix sur 28, face à cinq candidats, dont Gérard de Cortanze, lauréat du prix littéraire Renaudot 2002 pour Assam. Personnalité "trop clivante" pour certains académiciens, "intellectuel incontournable" pour d’autres, la candidature de ce polémiste anticonformiste, familier des plateaux de télévision et animateur d’une émission sur la radio France Culture, avait divisé le petit monde feutré des "immortels".
Suscitant de vives controverses fin 2013 avec son essai à succès sur l’identité nationale et l’immigration, L’identité malheureuse, le nouvel élu a été soutenu par des personnalités reconnues dont l’historien Pierre Nora, l’historien et essayiste Max Gallo ou Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’institution fondée en 1635 par Richelieu. Alain Finkielkraut est un ancien élève de la prestigieuse Ecole normale supérieure, agrégé de lettres et professeur de philosophie. Parmi ses œuvres principales, figurent des ouvrages sur le déclin de la culture, la littérature, l’amour, la modernité, l’éducation ou la religion, dont
Le Nouveau Désordre amoureux, avec Pascal Bruckner (1977), Internet, l’inquiétante extase (2001), La Querelle de l’école (2007), Un cœur intelligent, prix de l’essai de l’Académie française 2010, ou encore Et si l’amour durait (2011). Parmi les 40 immortels - qualification traditionnellement donnée aux membres de l’Académie française - que compte l’institution littéraire, figurent l’Algérienne Assia Djebbar, élue en 2005, et le Libanais Amin Maalouf en 2011.