Les mélomanes de la wilaya de Tizi-Ouzou ont passé, vendredi, un après-midi convivial et musical en compagnie du maître du malouf, Hamdi Benani. Invité par Slimane Belharat à la rencontre mensuelle Parole aux artistes, organisée à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, celui qu’on surnomme "l’Ange blanc", a charmé le public en interprétant des chansons de son répertoire du patrimoine malouf, avec sa voix suave. Hamdi Benani n’a pas caché son émotion de se retrouver, pour la première fois, dans la wilaya de Tizi-Ouzou d’où est originaire son grand-père paternel. Ce dernier, a-t-il fait savoir, est natif de Taourirt Mokrane dans la localité de Larbaâ n’Ath Irathen.
Hamdi Benani a informé que le surnom de "l’Ange blanc" lui a été attribué en 1978 par le président nord-coréen de l’époque, Kim Il Sung, parce qu’il portait un costume blanc, et "avait un cœur blanc". S’agissant de son violon blanc, M. Benani a précisé qu’il ne s’agit pas d’un "Stradivarius", mais plutôt d’un "Barcus Berry" sur lequel son nom est gravé, et qu’il avait commandé après avoir remarqué que Catherine Lara, rencontrée en 1984 au Festival international pour la paix de Samarkand, jouait avec un violon de couleur blanche. Pour ce maître du malouf, le violon est un instrument de musique "très doux et sentimental" et qui lui permet de "mieux exprimer" ce qu’il ressent. Hamdi Benani, né le 1er janvier à Annaba, a rappelé qu’il a été dévoilé au public en 1963. C’était au théâtre de Annaba, à l’occasion d’une pièce théâtrale de Hassen Derdour.
Il y avait un vide de plus d’une quart d’heure, et Hamdi Benani qui était titulaire du 1er prix de la chanson, décroché à 16 ans, a été sollicité pour monter sur scène, il a alors interprété Ya Bahi El Djamel, un succès qui marque le début de sa carrière publique. L’hôte de Slimane Belharat n’a pas hésité à reprendre son violon pour gratifier le public d’un extrait de cette chanson. S’agissant de la préservation du patrimoine musical algérien, Hamdi Benani a appelé les jeunes artistes à "apprendre le solfège et à fixer le patrimoine musical en solfège afin de le préserver", car déplore-t-il "il y a beaucoup de ksaid dont il ne reste plus que les paroles, la musique ayant été perdue faute d’avoir été transcrite".