Malgré toutes ces louables initiatives, le chemin est encore long pour cette discipline. Programmés aux côtés de films d’autres pays à la Cinémathèque d’Alger, ces courts-métrages, signés par de jeunes réalisateurs de différentes régions d’Algérie, ont révélé le manque d’encouragement et les difficultés que rencontrent ces auteurs, une réalité tangible au vu du niveau technique et de qualité d’écriture, jugés de facture inégale par les critiques.
De l’avis des spécialistes du 7e art, l’émergence ces dernières années de cinéastes aux œuvres primées dans des festivals en Algérie et à l’étranger, à l’exemple de Abdenour Zahzah, (Garagouz, 2010) ou de Mounès Khammar (Le dernier passager, 2011), ne constitue pas un indicateur suffisant pour juger de l’évolution du court-métrage algérien.
Les raisons d’un retard
Pour le réalisateur et acteur Mennad Mebarek, qui a présenté Iminig aux Jca, le court-métrage algérien a acquis ces dernières années une "bonne réputation dans les festivals internationaux" grâce "à la passion d’une poignée de réalisateurs et réalisatrices talentueux".*
Il estime que "le court-métrage est au cinéma ce que la nouvelle est à littérature", un exercice nécessaire, mais juge "insuffisante" la bonne volonté de ces jeunes réalisateurs tant que persisteront les "problèmes de distribution" et le "manque de soutien" des autorités publiques.
Le cinéaste préconise le financement privé comme "voie à exploiter", en particulier pour améliorer la qualité technique des films au bénéfice de films ayant déjà reçus des aides publiques, à travers le Fdatic (Fonds de développement de l’art, des techniques et du cinéma), dit-il. Pour ce réalisateur ambitieux qui a choisi le court-métrage par conviction, la télévision est "le média idéal pour la diffusion (large) des courts-métrages", citant en exemple le rôle "important" de chaînes publiques européennes dans la "promotion du court-métrage et la sensibilisation à l’image".
D’autres participants aux 4es Jca ont appelé à la "création d’un fonds d’aide "réservé exclusivement" au court-métrage", sous la forme de prêts ou de subventions publiques, orientés vers un soutien "plus franc" aux créateurs.
Contrairement à des pays proches comme la Tunisie ou le Maroc où le court-métrage gagne de plus en plus en importance, le court-métrage en Algérie reste à la traîne, malgré l’existence de talents avérés et une présence "plus qu’honorable" dans les festivals internationaux. Trente-cinq documentaires et courts-métrages, dont 25 films algériens et 10 étrangers, ont été projetés aux 4es Jca qui se sont terminées mercredi