Le cinéma algérien ne cesse de faire de petits pas avec la volonté de quelques jeunes cinéastes. Ces derniers tentent tant bien que mal de réaliser de petites productions pour que ce genre artistique ne tombe pas dans les oubliettes ou que nos cinéphiles ne se tournent vers des productions étrangères.
Pour donner un aperçu de cette image cinématographique de l’Algérie, le Centre culturel français d’Alger organise, ce mercredi 21 décembre de 18h30 à 20h30, une soirée cinématographique algérien. Il sera question du court métrage «Tajmaat face aux changements» de Abderrahmane Krimat, et du long métrage «Bir d’eau» de Djamil Beloucif. Ces deux projections se feront en présence des deux réalisateurs et sera l’occasion de voir les nouveaux talents de la nouvelle génération. Le court métrage de «Tajmaat face aux changements» de Abderrahmane Krimat du concept de cette réunion de village propre à la communauté kabyle «Tajmaat». Il prendra en exemple le village d’Imaghdacen situé dans le massif de l’Akfadou, sur les hauteurs de Béjaia. Chaque village avait son propre pouvoir traditionnel représenté par Tajmaat, «l’assemblée du village ».
Cette assemblée a perduré durant des siècles ; le respect et l’union étaient des qualités qui ont permis sa survie. D’un autre côté, l’union était primordiale vu leur grande pauvreté. Beaucoup d’intérêts ont été mis en commun du fait de l’absence d’infrastructures et de moyens et cela les a donc forcé à s’unir.
L’arrivée des pouvoirs publics représentés par ses administrations locales et surtout l’arrivée de la politique au sein du village ont changé la situation des villageois, leurs mentalités et surtout la vision qu’ils avaient de l’union et du mode traditionnel de gestion du bien collectif.
Tous ces changements ont poussé les villageois à quitter cette unité et à dissoudre cette assemblée, "Tajmaat". En l’absence d’autorité traditionnelle ou étatique, le climat du village a empiré. L’état de conflit permanent a poussé certains jeunes à tenter de récupérer cette "Tajmaat", mais leurs tentatives ont échoué parce que même ceux qui sont revenus dans cette assemblée n’avaient pas la culture et l’esprit qu’avaient leurs anciens ; l’individualisme a pris le dessus.
L’un des jeunes a préféré vivre dans le conflit en gardant l’assemblée en place plutôt que de dissoudre l’assemblée. Il comptait la récupérer avec le temps et la persévérance, une tâche très difficile.