Cheikh Mohamed Benyelles Ettilimssani se distinguait par son savoir, son ascétisme et l’amour d’autrui, a indiqué son petit-fils, Salem Ben Ahmed Ben Mohammed Benyelles, ajoutant que ces qualités lui ont valu un accueil chaleureux et une place prépondérante en Syrie lors d’un colloque, lundi dernier, où ses qualités et les œuvres de ce religieux font de lui un exemple pour les réformateurs et les «mouridine».
Cheikh Benyelles, né en 1855 à Tlemcen, étudia le «tawhid» (unicité de Dieu), la jurisprudence et la tariqa soufie du Cheikh Charif El Hassani auprès de son maître, l’érudit Mohamed Doukali, et l’enseignant à la Grande Mosquée de Tlemcen, El Harchaoui.
Il fut ensuite guidé vers la confrérie «Darkaouia» jusqu’à la mort de son maître cheikh Sidi El Habri. Il se rendit alors au Maroc et y resta environ une année avant de revenir à sa ville natale poursuivre le message du cheikh.
Il refusa l’incorporation au service militaire obligatoire décrétée par la France en 1910, jugeant nécessaire la rébellion et la migration vers la Syrie et rallia ce pays arabe à la tête de convois de personnes.
Il resta en Syrie avec ses compagnons jusqu’à sa mort en 1927, a évoqué le même intervenant, qui a souligné que Cheikh Mohamed Benyelles Ettilimssani compte des adeptes en Orient et au Maghreb arabe.
Le docteur Abdul Aziz al-Khatib, imam à Damas a fait référence à l’activité du Cheikh après son émigration et la place qu’il occupa parmi les Syriens «qui l’ont aimé jusqu’à placer son mausolée, une fois mort, à côté du compagnon du prophète Bilal Ibn Rabah El Habachi». L’ex-archevêque d’Alger, monseigneur Henri Teissier, a mis l’accent sur le rôle joué par Cheikh Mohamed Benyelles Ettilimssani à Damas dans le dialogue entre les religions, à l’instar de l’Emir Abdelkader, qui avait des positions historiques dans la résolution du conflit entre musulmans et chrétiens. Les travaux de ce colloque de trois jours, organisé par le ministère de la Culture dans le cadre de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011" et la célébration du centenaire de la migration collective de 1911, se poursuivront demain mardi par d’autres communications sur les úuvres du cheikh Benyelles et un récital poétique de ses madihs.
Par : R. C.