Le rôle du théâtre dans la valorisation de l’histoire nationale a été mis en exergue vendredi soir à Oran lors d’une table-ronde sur le thème "Entre histoire et théâtre : Syphax, le parcours du fondateur de l’Etat numide".
Les chercheurs qui ont participé à cette rencontre ont notamment mis l’accent sur la contribution de la dramaturgie et de la scénographie à la diffusion de la connaissance de l’histoire antique du pays et de ses glorieuses figures à l’instar de Syphax.
Les interventions se sont articulées autour de la pièce théâtrale de production récente Syphax, écrite par Bouziane Benachour et mise en scène par Aïssa Mouleferaâ, également présents à cette soirée culturelle où ils ont évoqué leur expérience à travers cette nouvelle création. Produite par le Théâtre régional Abdelkader-Alloula d’Oran (TRO) et retenue dans le cadre de la manifestation "Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011", la tragédie Syphax porte le nom de cet Aghellid (roi, chef guerrier) de la Massaessylie, le plus vaste royaume numide qui s’étendait du Maroc oriental jusqu’à la Tunisie occidentale.
La Massaessylie qui eut pour capitale Siga (Aïn Témouchent) puis Cirta (Constantine) s’allia, sous le règne de Syphax, au 3ème siècle avant J.-C., aux Carthaginois contre l’empire romain.
Les écrits consacrés à cette période notent que cette alliance était intervenue suite au mariage de Syphax avec Sophonisbe, princesse de Carthage, alors qu’elle avait été promise à Massinissa, le fils de Gaïa, l’Aghellid de la Massylie, royaume numide voisin qui s’allia du coup au général romain Scipion l’Africain.
Les animateurs de cette rencontre ont permis à l’assistance de s’imprégner de l’impact de cette union conjugale au plan politique, dans la mesure où c’est par la princesse Sophonisbe que Syphax s’est trouvé allié aux Carthaginois au détriment de Scipion et Massinissa.
Les communications présentées lors de cette table-ronde et les débats qui s’en sont suivis ont mis en relief, dans le cas de la représentation théâtrale, la nécessité de gagner l’intérêt du spectateur en lui expliquant d’abord le contexte de l’époque considérée.
Les différents intervenants ont aussi mis l’accent sur l’esthétique du décor, l’interprétation et l’expression scénique parmi les aspects attractifs du registre dramatique. La rencontre a été organisée par l’Institut de développement des ressources humaines (IDRH) en clôture de son programme culturel élaboré à l’occasion du mois de Ramadhan coïncidant avec le 20ème anniversaire de sa fondation.