Cheba Djamila, Cheb Abbès et Khalas ont été les vedettes de la première soirée de la 4e édition du Festival de la chanson Raï de Sidi Bel-Abbès. Ces chanteurs ont réussi à sortir le public de sa torpeur et à enflammer les gradins du stade des Trois frères Amarouche, pris d’assaut, samedi soir, par les familles et un jeune public, venu danser et reprendre en chœur les refrains les plus en vogue. Les autres se sont contentés d’un tour de chant avant de s’en aller sans emballer les spectateurs. Cheba Djamila, venue d’Arzew, a été parmi les vedettes qui ont mis le feu aux poudres. Elle a su rapidement "dompter" le jeune public en proclamant haut et fort son admiration pour les Abassiens. La chanteuse, encouragée par un public très répondant, a enchaîné, coup sur coup, des tubes comme "Khelouni nebki" (laissez-moi pleurer), "Enta Sbabi" (tu es la cause), "Waalech ensitini" (pourquoi tu m’as oublié). Des chansons, soutenues par un rythme effréné, poussant de centaines de jeunes à transformer les gradins en scène de danse. Cheb Abbès a été l’autre chanteur qui a su tirer son épingle du jeu, profitant du passage "tranquille" et "sans vague" de Houari Benchenet, pour sortir le public de sa torpeur et l’entraîner dans le sillage de ses tubes très rythmés. Houari Benchenet a interprété ses meilleures succès comme "Mersem Wahran", une ballade nostalgique à travers les quartiers d’Oran écrite par Blaoui Houari ou encore "Rani M’hayer". Ces chansons ont été tout simplement écoutées par le public sans susciter une quelconque réaction. Cheb Abbès a occupé toute la scène, se déplaçant aisément d’un coin à l’autre et créant une symbiose entre lui et son public. Ses tubes "Par principe", "Lamia" ou encore "Rani bassite" (Je suis condamné) ont été repris par des milliers de gorges. Cheikh Hebri, un artiste pur et dur de Sidi Bel-Abbès, "armé" de son accordéon, a invité son auditoire à un voyage à travers le temps, à l’époque où l’accordéon était l’instrument-roi des "raï-men". Il enchaînera des succès comme "Rani M’hayer", "Ya mimouna diaf Rebbi" - un clin d’œil au groupe mythique Raïna Raï- et "Gouloulha tweli" (dites-lui de revenir), l’un des tubes de Khaled. Cheikh Hettab, un autre nom incontournable du raï abbassi, a brillé par son passage où le guellal et le kellouz étaient à l’honneur, alors que Cheikh Nâame, auteur de nombreux textes à succès chantés par Hasni et Mami, entre autres, est resté fidèle à son image de "crooner". Il a interprété des chansons du genre "sweet raï", à base de musique douce accompagnant des textes très imagés. Enfin, Cheb Khallas a su, lors de son passage, donner le meilleur de lui pour susciter l’adhésion du public qui l’a fortement ovationné. Le coup d’envoi de cette 4e édition a été donné en présence du directeur des animations culturelles au ministère de la Culture et des autorités locales de la wilaya de Bel-Abbès. Ce festival se poursuivra jusqu’au 7 du mois en cours. Il comprend la programmation de nombreux plateaux dont le plus attendu sera celui qui verra l’entrée en scène de Mami. Un évènement qui marquera le retour sur la scène nationale de l’interprète de "Meli Meli", de "Saïda" et de "Lazreg Sâani". Un hommage particulier sera rendu lundi au défunt Djilali Amarnas, ex-chanteur du groupe Raïna Raï, décédé récemment des suites d’une longue maladie et dans le dénuement le plus total. Le même jour, une rencontre sur la chanson raï est prévue à la cinémathèque de la capitale de la Mekkara.