L’exposition sur les Phéniciens en Algérie qu’abrite le palais de la Culture (Alger) met en valeur un matériel archéologique divers, rassemblé dans une scénographie restituant l’itinéraire des Phéniciens de la Méditerranée vers l’Afrique.
Intitulée "Les Phéniciens en Algérie. Les voies du commerce entre la Méditerranée et l’Afrique noire", cette exposition qui se poursuivra jusqu’au 20 février, est composée de deux galeries parallèles peintes en ocre rouge, dans lesquelles plus de 250 objets de l’époque sont installés. Statuettes en terre cuite, de la céramique, cruches, gourdes, amulettes en bronze, scarabées, éclats d’amphores, vases à parfum, boucles d’oreilles, pendentifs en or et autres objets de l’époque, accompagnés d’affiches instructives, sont rassemblés dans un décor embelli par une moquette, couleur sable, et un plafond orné de motifs berbères qu’on trouve souvent sur la poterie. Outre les objets de musée exposés, découverts lors des fouilles menées dans différents sites archéologiques des villes où les Phéniciens avaient installé des comptoirs ou des promontoires, comme Tipasa, Cherchell, Guelma, Sétif, Rachgoun (Tlemcen) et Jijel, la couleur pourpre des galeries, le beige foncé de la moquette et les symboles berbères sur le plafond, ne laissent pas l’œil du visiteur indifférent. "La scénographie qui est assurée par la partie italienne correspond parfaitement au thème de l’exposition qui tente d’illustrer la culture phénicienne en Algérie dans son rôle de trait d’union entre le monde nord-africain et le monde européen et sous l’aspect de la valorisation des civilisations numides locales", explique Amel Soltani, directrice scientifique de l’exposition, organisée dans le cadre de la coopération culturelle algéro-italienne. Le choix des trois composante du décors "traduit le parcours des Phéniciens de la Méditerranée vers le Sahara et résume ainsi le thème de cette exposition qui offre une mosaïque d’objets en provenance des différents musées nationaux et qui reflète la relation tissée entre les populations numides et les navigateurs phéniciens venus de l’Orient à la recherche de matières premières", explique-t-elle. Une fois à l’intérieur de la salle d’exposition, le visiteur se verra zigzaguer entre des objets formant un matériel antique de différents supports archéologiques. La vie quotidienne de l’époque est relatée, notamment, à travers la vaisselle d’usage domestique et les métiers d’artisanat qui constituaient à l’époque la base de l’économie urbaine. Trousseaux de tombes, objets de mausolées royaux ou ceux utilisés lors des rites cultuels, emportent le visiteur vers un monde antérieur mythique, magique, voire légendaire. Croyances, magie et divinités réapparaissent soudainement à la vue des amulettes en bronze, scarabées, stèles et statues votives et autres figurines. Des objets très anciens illuminés par un design futuriste.