La maison des jeunes d’El Tarf, Ahmed-Betchine, s’est montrée trop exiguë pour contenir les milliers d’enfants venus en cette trêve scolaire se divertir. Les uns pour s’adonner aux jeux les plus fous, d’autres pour se distraire à travers les jeux vidéo qu’offre cet établissement culturel. En effet, l’insuffisance de moyens de divertissement, d’espaces de jeux, de lieux de détente et de loisirs est le lot quotidien de ces gamins à El Tarf.
Avides de divertissements et d’activités culturelles, les jeunes de cette wilaya ne cessent de déplorer le vide culturel qui sévit jusque dans le chef-lieu de la wilaya où l’on ne voit aucune salle de cinéma ou théâtre aussi bien pour les adultes que pour les jeunes.
Un chef de famille de condition modeste regrette de ne pouvoir s’offrir le plaisir de goûter à une pièce théâtrale. Il doit, explique-t-il, pour cela se déplacer jusqu’à Annaba avec les siens et parcourir une distance de soixante kilomètres avec tous les risques que cela implique, vu l’état de la route. «Ici nous assistons rarement à une manifestation à caractère culturel alors que la wilaya compte une panoplie d’artistes, de comédiens et d’écrivains», fait observer un jeune.
Tous ces talents, pour leur majorité, ont quitté le bercail pour la capitale de l’acier «Annaba» où ils font valoir leur savoir-faire car c’est là-bas qu’une animation culturelle variée existe.
A El Tarf il y a peu d’infrastructures culturelles. Les jeunes de cette wilaya située aux portes de la Tunisie s’ennuient à mourir. Pas loin, à Tabarka en terre tunisienne, les manifestations culturelles sont légion, la vie y est animée et les froides nuits dans cette ville balnéaire s’adoucissent au contact de la culture. Espérons, nous dit H. A, que les autorités locales se réveillent de leur léthargie et décident de plancher sérieusement sur le marasme culturel dans lequel s’enfonce la jeunesse locale.
M. S.