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Maâlem Benaissa
Bio express
14 Novembre 2009

Né en 1965 à Alger, Benaissa Bahaz a ouvert les yeux au sein d’une communauté artistique et au mode de vie un peu particulier. On dit que l’homme est le produit de son environnement et cela s’applique parfaitement à lui. Son père (décédé) Maâlem El Hadj d’Alger, très respecté au sein de la communauté, l’a initié très tôt au gumbri. Il lui a appris la rigueur dans le travail et le respect des ancêtres. Benaïssa appartenait également à une grande famille de musiciens. Sa grand-mère paternelle jouait du gumbri, sa tante paternelle du karkabou et du tambour. Persuadé qu’il pouvait tirer de son instrument des sonorités insoupçonnées, Benaïssa n’hésitait pas à tenter l’aventure avec d’autres artistes dans des genres musicaux différents. Il saute d’un boulot à un autre comme pour échapper à sa destinée mais il finira par vouer son existence à la musique et à la tradition des anciens. C’est le cas avec Alla de Béchar que Aissa puise ses inspirations spirituelles puis c’est avec le groupe T34 que Benaïssa découvrit l’univers du rock’n’roll algérien. Puis viendront aussi les quelques années passées à Knadsa le plus grand carrefour culturel du pays et la Mecque des gnawa. S’en suivit l’aventure Diwan Dzair. Il était le leader charismatique du groupe, chanteur et excellent joueur du gumbri. Il capitalisait déjà une longue expérience musicale. Il était en quelque sorte né dans le diwan, et baigné dans le rock, jazz, et blues. Ils faisaient des merveilles de fusion en veillant à harmoniser toutes ces influences. Le groupe, qui a bouclé ses dix années d’existence était plus connu, faut-il le rappeler, pour ses penchants pour le jazz et le blues que pour le gnawi. Maâlem Benaïssa aimait improviser sur son gumbri. Son jeu chaleureux captait toutes les attentions. Lorsqu’il se mettait au gumbri, les sonorités graves et résonnantes de ses cordes, apaisaient les salles. Le groupe a aussi un peu exporté le gumbri et le gnawi dans un emballage Jazzy lors de plusieurs manifestations internationales en Europe, en Afrique, au moyen orient et même à Cuba. Le groupe optait pour le côté traditionnel et mystique du gnawi. Ainsi le jazz, le blues et le gnawi ne faisaient qu’un. Le rock du désert trouvait son pendant enchanteur dans le gnawi et nous plongeait dans cette quaâda mystique que seuls les grands ont le don de créer. Puis, petit à petit Benaissa a commencé à reprendre ces vrais airs de grands maalem qu’il était et commençait à faire le ménage dans sa musique pour donner naissance à un magnifique album de pur Diwan, Daoui. Puis dans le même processus, il réorientait le groupe en entier vers le roots et la tradition. Il signait aussi la bande originale du film documentaire Tagnawitatitude en 2005. Son attachement à ses origines et le respect qu’il voue à ses ancêtres le remette sur scène comme unique référence; il sera même sollicité pour accompagner des jeunes à la découverte du grand sud, proposition qu’il acceptait sans hésitation. Il a été aussi le grand succès Algérien du festival international de musique gnawi dans sa première édition. Il a été approché, fin ocrobre 2008, pour un petit festival du Diwan. Une semaine après les organisateurs avaient leur réponse. Le Vendredi 07 Novembre 2008, on se disait que la musique gnawi et le Diwan venait de perdre un grand homme. Cela fait déjà une année et personne ne réalise vraiment.

Par : N. H.

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