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Manifestations musicales à Naama
Le gnaoui plus vivant que jamais
23 Juin 2009

La scène artistique à Naama a été confortée, ces dernières années, par la naissance de plusieurs troupes artistiques spécialisées dans les genres musicaux des gnaoui et diwan, patrimoine séculaire des régions sahariennes. Le responsable de l’animation culturelle à la Direction de la culture, Khalfa Bachir, a fait part de l’émergence des groupes de la chanson populaire ancestrale, dont "El Jawhara" de Ain Sefra, "Le groupe du folklore sahraoui", "Skini", "Lemâalem Mansour", et d’autres du genre gnaoui, dont "Ahna Muslimin", et ceux versés dans le genre du "qarqabou", en l’occurrence les "Gnaoua Mechria", "Sidi Blel" ou encore celui de Moulay Tayeb.
Ces troupes, dont l’objectif primordial est la préservation du patrimoine artistique populaire, s’emploient à la création et la composition d’un riche répertoire artistique axé sur l’expression corporelle rythmée au son du "qarqabou" et d’autres sonorités musicales, distillées, notamment par l’instrument à cordes, le "gumbri". Placé au premier rang au sein des programmes commémoratifs des fêtes et "moussem" locaux, à l’instar des fêtes "wâada" de Moulay Tayeb de Mechria, El Gouarir de Ain Sefra et le fameux "moussem" séculaire d’El Medjedba à Assla, cet art draine de plus en plus de mélomanes qui s’attelent, de leur part, à sa réhabilitation et revivification à travers l’organisation de festivals locaux et régionaux. Parmi ces moments festifs, figurent les Journées folkloriques nationales de Naâma qu’abrite à la mi-mars de chaque année la wilaya de la région de la Saoura. Selon le même responsable, plusieurs jeunes musiciens de Naâma s’emploient à la vulgarisation de la musique "diwan", objet ces dernières années d’études et de recherches anthropologiques.
Des membres de troupes musicales locales de "diwan" estiment que ce genre d’invocation soufie et de chants religieux fait l’éloge de chouyoukh et personnalités culturelles au rythme d’instruments musicaux, sur fond d’unification, de fraternité et de symbiose sociale. Cette propension pour le chant de "diwan" s’est développée avec la maîtrise des instruments de musique l’accompagnant, dont le "qarqabou" (castagnettes de grande forme) et le "gumbri", une caisse en bois couverte de peau de chameau poncé avec trois cordes tirées le long du manche, dont la confection est réputée chez les artistes deAin Sefra. Ali Nabti, universitaire spécialisé en anthropologie, a indiqué que la dimension universelle qu’a atteint le genre "diwan" s’explique aussi par son répertoire ancestral, chantant la liberté et relatant avec sagesse le vécu social.

Par : R. C.

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