Le café littéraire de la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa reprend demain, à partir de 17 heures, en recevant l’anthropologue Tassadit Yacine, ainsi qu’une jeune poétesse de 15 ans de Tazmalt qui sera, par ailleurs, invitée à déclamer quelques-uns de ses poèmes au tout début de la séance.
Tassadit Yacine-Titouh est maître de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales. Elle est notamment l’auteur de Poésie berbère et identité, de L’izli ou l’amour chanté en kabyle (Éditions de la Maison des sciences de l’homme) et de Les voleurs de feu (La Découverte). Elle anime la revue d’études berbères Awal, fondée en 1985 avec le célèbre anthropologue algérien Mouloud Mammeri.
Durant cette rencontre, le public pourra découvrir l’anthropologue algérienne qui s’est toujours intéressée à la culture kabyle et les individus qui reflètent cette culture. Cette anthropologue, reconnue à l’échèle mondiale, produit en français des travaux ethnologiques comprenant en particulier le recueil de textes berbères de littérature orale.
A travers ses œuvres, elle a également posé des questions concernant les difficultés de la littérature et des particularités qui l’entourent : Quelle relation entre fiction et traduction, l’une et l’autre dans la langue empruntée au colonisateur ? Comment comprendre le destin, parfois tragique, toujours tourmenté et scellé d’une ambiguïté première, de cette génération d’intellectuels qui s’épanouit dans les années 1950, à l’époque des luttes pour l’Indépendance? Tassadit Yacine-Titouh s’emploie à restituer l’universalité de leur démarche et de leur destin par un détour imprévu, celui de la littérature orale berbère dont ils se font les interprètes, traducteurs, s’inspirant de l’ethnographie nord-africaine coloniale qu’ils côtoient et pratiquent, mais aussi acteurs sur une scène où ils refondent, dans le nouveau contexte colonial, les termes d’une situation de domination qui a des racines plus anciennes dans l’histoire et la mémoire collective.