Les monuments Djenane-Mahieddine et Djenane-Lakhdar seront prochainement restaurés, a-t-on appris auprès de la direction de la culture de la wilaya d’Alger
Les travaux d’urgence des deux sites viennent de prendre fin et les travaux de restauration, qui seront lancés incessamment, porteront sur la consolidation du b‚ti, sa restauration ainsi que des opérations de second oeuvre (électricité, plomberie, menuiserie, peinture, dallage en céramique...).
Le domaine Djenane-Mahieddine, situé dans la commune de Sidi M’Hamed (w. d’Alger), classé monument historique le 16 avril 1927, comprend 3 villas de style mauresque qui existaient déjà à la période ottomane ainsi qu’un vaste jardin.
Durant l’occupation coloniale, la propriété, dite du "Parc Fontaine bleue", d’une superficie de 6,8215 hectares, fut confisqué à ses propriétaires et intégrée aux Domaines par l’administration française.
Selon un document notarié conservé dans les archives de la famille Mahieddine, la propriété appartenait en 1858 à Tahar Ben Ahmed Ben Mahieddine.
Vers 1950, Djenane-Mahieddine, qui fut saisi par l’armée coloniale avait abrité un centre de police des renseignements généraux et devint un lieu de torture.
A l’indépendance, les villas Mahieddine furent transformées en foyer d’accueil pour jeunes et en internat, puis habitées par des familles.
La villa Djenane-Lakhdar, qui a été inscrite en 2004 sur la liste de l’inventaire supplémentaire (du patrimoine), fut construite au début du 18Ë siËcle sur un terrain de 5,25 hectares riche en plantes luxuriantes et verdure.
De style mauresque, la demeure, édifiée sur deux niveaux d’une emprise au sol de 500 m2, est composée de la résidence principale, de la maison du gardien, des écuries, des dépendances, des jets d’eau, de fontaines et d’un bassin.
Des modifications ont été apportées durant la période d’occupation coloniale concernant notamment les salles d’eau, les cuisines ainsi que la mise en place d’une verrière couvrant le patio.
La demeure fut en 1866 la propriété de Ahmed Ben Mohamed Ben Zouaoui, puis celle de Hafiz Dahmane jusqu’à 1910, date à laquelle elle fut acquise par le franÁais Frédérique Lung dont la veuve en fera don en 1954 à la Croix-Rouge française.
A l’indépendance, elle redevient propriété de l’Etat algérien et servit entre 1963 et 1980 de villa d’hôte de la présidence de la République.
Durant la période 1980-1985, elle fut résidence de la RASD puis de 1988 à 2004 transformée en centre culturel.