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Rencontre sur la chanson chaâbie
El-Hadj M’hamed el-Anka : un artiste «hors pair»
22 Novembre 2008

Plusieurs artistes, écrivains, journalistes et chercheurs spécialisés dans la chanson chaâbi ont qualifié mercredi à Alger le regretté el-Hadj M’hamed el-Anka d’artiste «hors pair» ayant marqué de son empreinte indélébile le patrimoine culturel algérien.
Lors d’une journée d’étude sous le thème «la chanson chaâbi et la ville», organisée par l’Etablissement arts et culture à l’occasion du 30e anniversaire de la disparition du maître de la chanson chaâbi, le journaliste Mohammed Bouhamdi a souligné que le regretté s’est illustré par «des oeuvres hors du commun qui lui ont permis de graver son nom à jamais dans la mémoire des jeunes amateurs de ce genre musical.»
Grâce à sa voix exceptionnelle et son rôle dans l’enrichissement de la chanson chaâbi, le «Cardinal», comme on le surnomme, a réussi à conquérir le public et les amateurs du chaâbi tant au niveau national que maghrébin, à un moment où la présence des médias n’était pourtant pas importante, selon M. Bouhamdi.
La voix de cet artiste demeurera toujours vivace dans l’esprit des jeunes, poursuit M. Bouhamdi en relevant, à cet égard, les oeuvres de l’écrivain algérien Sadek Aïssat qui exhalent une profonde admiration pour le virtuose de la chanson chaâbi, notamment ses deux recueils «Diar El Kaf» et «Sennet leklab» qui traduisent l’attachement des jeunes algériens au répertoire d’El-Anka.
De son côté, l’écrivain Abderrahmane Khalifa, a tenu à souligner que le chaâbi ne date pas des années 1950, mais remonte au 16e siècle, précisant qu’il s’agit là d’un pan de l’histoire du chaâbi qui a été négligé par les auteurs et les historiens spécialisés dans ce genre musical.
Mettant l’accent sur la passion que vouent les familles algériennes à la chanson chaâbi qui, de par sa morale, a toujours imprimé les fêtes notamment de mariage et de circoncision, l’intervenant a fait observer qu’El-Anka a puisé les paroles de ses chansons de son vécu au quartier populaire de la Casbah.
Pour sa part, le directeur de l’Etablissement arts et culture a souligné que cette journée d’étude sur le chaâbi se veut une occasion pour «réhabiliter le patrimoine musical authentique» et adapter la culture citadine qui requiert, a-t-il dit, «une ouverture sur tous les aspects du patrimoine». Né le 20 août 1907, el-Hadj M’hamed el-Anka, de son vrai nom Mohamed Ait Ouarab Idir, a grandi au sein d’une famille pauvre. A l’âge de cinq ans, il rejoint l’école coranique avant de poursuivre sa scolarité à l’école française qu’il a joint en 1914.
Le «Cardinal» était fasciné par Hadj Nadhor avec qui il animait des soirées dans les cafés de la Casbah. C’est Hadj Nadhor, d’ailleurs, qui l’a encouragé à adhérer à une troupe artistique dans la Casbah à l’age de 18 ans.
Le maître de la chanson chaâbi a adhéré à l’orchestre andalous dirigé, alors, par Hadj Nadhor, une opportunité inouïe qui lui permettra de perfectionner son talent et de prendre le dessus sur ses pairs grâce à sa volonté d’apprendre la Qcida et sa maîtrise de la mesure.
En 1937, Hadj M’hamed el-Anka enregistre, pour la première fois à Paris, quelques unes de ses chansons. Après l’indépendance, il a été désigné à la tête du Conservatoire national de musique.
Le nom de celui qui a consacré sa vie à la chanson chaâbi demeurera gravé à jamais dans les annales de l’art.
Son répertoire est également riche en chants religieux, notamment les fameux «Ya ahl el Hawa», «Raht Msellem», «Ya sahib el ghamama» et autres chants dédiés au prophète (QSSL).
El-Hadj M’hamed el-Anka est décédé en novembre 1978 laissant un héritage d’exception.


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