L e bouquinistes - éymologiquement, le terme "bouquin", né du mot "boucqain" (1459), dérivant du flamand "boeckjîn"ou "petit livre", dont le dictionnaire (1690) de La Furetière définit comme un "vieux livre fripé et peu connu"- sont apparus en France, à Paris, au milieu du XVIe siècle, par un arrêt (1557), qui les désignait par "receleurs", "voleurs". En effet, ces bouquinistes, dénommés aussi, à l’époque, "estaleurs" qui transportaient, au début, leurs livres dans des charrettes à bras, avant de recourir aux célèbres caissons vert wagon, vendaient sous le manteau, des ouvrages protestants interdits, durant cette période, par une France, déchirée par la guerre de religion entre catholiques et protestants. Peu à peu, les bouquinistes investiront les parapets des quais de la Seine de Paris, seule grande ville au monde, à avoir ce type de commerce, en bord de fleuve. Ils connaîtront leur apogée, note-t-on, après la Révolution française, où des bibliothèques entières confisquées à la noblesse et au clergé, se retrouvent sur ces quais, assidûment fréquentés, désormais, par les grands noms de la littérature française, tels Honoré de Balzac, Anatole France, Jules Verne, Verlaine, Baudelaire, etc. En 1822, une première ordonnance réglementera l’activité de ces bouquinistes, qui, à partir de 1891, ont obtenu l’autorisation de laisser sur place, leurs boites scellées pour la nuit. Aujourd’hui, les bouquinistes se rencontrent dans certaines villes des pays de la Méditerranée, telles le Caire ou Alexandrie. Signalons qu’on a failli les croiser également à Alger, ou leurs caissons, fins prêts, en métal, au nombre de 73, répondant aux normes standard, allaient être accrochés au parapet du Boulevard Zirout Youcef, jusqu’à son aboutissement, à la Place des Martyrs, à l’instar presque des quais de la Seine, sur la base d’un projet initié à l’époque du Gouvernorat d’Alger.