La nuit, je me lave bien bon, je peigne mes cheveux, je mets poudre avec un peu de parfum Bint-el-Sudan. Et puis je sape bien aussi pour partir dans n’importe quel bar qui me plaît. Il faut que je sape bien bon quand je sors la nuit parce que quand je sors je peux rencontrer une jolie mademoiselle, et même si les gens pensent que travail de chauffeur c’est sale, c’est pas vrai. Travail de chauffeur c’est bon travail et les chauffeurs ils doivent rester fiers toujours. Sinon les gens peuvent commencer à les honnir. Façon chauffeur il fait, la même chose apprenti chauffeur il doit faire.
Alors, une nuit quand j’ai fini de laver, j’ai mis poudre avec parfum et je suis parti au Banguidrome africain. Ce Banguidrome africain est au fond de Diobou. Au fond au fond. On appelait quartier Diobou là New York. Je pense que tu connais New York. En Amérique. Façon y a les gens en pagaille là-bas, la même chose y en a à Diobou. Comme cafards. Et vrais vrais cafards c’est en pagaille à Diobou aussi. Tout partout. Comme les hommes. Et quand tu entres dans Banguidrome africain là tu vas voir hommes cafards en pagaille avec vrais vrais cafards aussi. Quant à moi, j’aime Banguidrome africain là parce que tu moyen boire meilleur bangui là-bas. Bon bangui qui a fait trois ou quatre jours. Et puis y a jolies mademoiselles là-bas aussi. Et tu peux bouffer okporoko, stockfisch. Ou bien ngwongwo, soupe bien pimentée de têtes avec morceaux de cabri. Et tu paies pas beaucoup l’argent.
On appelait Banguidrome africain là, Mgbaijiji, ce qui veut dire la place que y a mouches en pagaille. Et vraiment si tu entres dans bar-là matin ou après-midi tu moyen pas bouffer ou boire à cause de mouches. Ça va tomber dans ton bangui seulement. Mais la nuit toutes les mouches sont dormies. Ça dort sur mur-là et y a rien qui peut faire ça va débout.
Donc cette nuit, j’étais dans Banguidrome africain là. D’abord y a pas les gens en pagaille. Je commande une bouteille de bangui avec la serveuse. Serveuse-là c’est une jeune fille. Quand elle marche son fesse commence danser. Son sein c’est vraie ampoule 100 watts’" - dé bout comme ça on dirait montagne. Et quand je vois tout ça là, mon bonhomme commence débout un peu un peu. Je pardonne lui faut pas il va me honnir, surtout que je porte pas caleçon cette nuit-là. Je commence boire mon bangui. Serveuse-là qui a pose près de ma table commence voler me regarder à côté à côté.
Moi aussi je vole la regarder la même façon. Je veux savoir comment son sein est. Mais le temps que je la regarde, net la demoiselle a trapé moi.
- C’est quoi tu es là regarder là toi? c’est ça elle m’a demandé.
- Je regarde rien, j’ai répondu.
- Mais pourquoi tu voles me regarder à côté à
côté là ? elle a demandé encore.
- Voler te regarder à côté à côté ? Pourquoi je va voler te regarder à côté à côté? je lui ai dit.
- Tu es là regarder mon sein, tabatabd’ là ? Faut bien regarder maintenant.
Avant même que je vais pouvoir ouvrir mon zyeux, net, elle a soulevé sa robe et voilà ses deux seins-là comme calebasses devant moi. Mon Dieu ! C’est quoi ça même ? Est-ce que fille-là ne connaît pas honte ? Ça dure pas même, et puis fille-là met son sein dans son zhabit encore. Je bois mon bangui, c’est très bon bangui.
- Je n’a qu’à jouer musique pour toi ? elle m’a demandé après.
- D’acc. J’aime la musique.
- Quelle façon musique ?
- Y a façon dans musique aussi ? Joue-moi n’importe quel disque. Vous avez disques dans bar-là je pense non ?
- En pagaille. Mais est-ce que y a un disque que tu content bien bon ?
- Non. J’aime musique congolaise et j’aime highlife. Surtout highlife.
- Bon d’accord. Laisse-moi jouer Ashewo pour toi. Tu connais Ashewo non?
Je commençais avoir honte. Dis donc, comment cette fille-là peut me parler comme ça là ? Est-ce que fille-là ne connaît pas honte ? De toute manière, il faut pas que je montre que j’ai honte plus que femme.
Alors je lui dis je connais Ashewo. Joue ça pour moi. Alors elle a mis disque-là. C’est disque de Rex Lawson. Je me lève pour danser. Serveuse-là vient pour danser avec moi. Je l’ai attrapée puis elle m’a attrapé aussi. Collés collés. Mon bonhomme s’est mis débout.
_ Est-ce que tu as faim? c’est ça fille-là m’a
demandé quand on dansait. - Non, j’ai répondu.
- Tu es sûr ? elle a demandé encore.
- Si si.
_ Bon d’accord. Mais faut parler ton serpent-là,
faut pas il va trop débout comme si il est faim.
Je t’assure ce façon parole peut faire l’homme va avoir honte quoi. Dépuis que on m’a né je n’ai jamais trapé femme façon j’ai trapé serveuse-là la nuit-là. Même y a pas aucune femme qui m’a parlé encore ce que fille-là m’a parlé. J’ai trapé la honte quoi. Je peux même pas parler encore. Je continue danser mais danse-là c’est pas la danse encore.