Le Salon du livre de Turin s’est ouvert jeudi dans une ambiance tendue en raison des appels au boycott de mouvements d’extrême gauche et de groupes pro-palestiniens protestant contre l’invitation faite à Israël d’être l’hôte d’honneur de cette prestigieuse manifestation. "Aucun dialogue n’est possible sans reconnaissance de la légitimité de l’existence d’Israël (...) et de son droit à exister dans la paix et la sécurité", a déclaré le président Georgio Napolitano en inaugurant la Foire qui réunit cette année près de 1.400 exposants et devrait accueillir plus de 300.000 visiteurs. Plusieurs centaines de personnes, beaucoup drapées dans le drapeau à l’étoile de David, se pressaient au stand d’Israël. Une banderole proclamait "Je me sens juif aujourd’hui". A l’extérieur du Salon installé au "Lingotto", les célèbres anciennes usines de la Fiat, des contre-manifestants pro-palestiniens ont été cantonnés dans une rue adjacente avec des banderoles sur lesquelles était écrit "Non au colonialisme sioniste, boycottez Israël, Boycottez la Foire du Livre 2008".
Comme le Salon du Livre de Paris en mars dernier, le Salon de Turin a choisi d’honorer Israël à l’occasion du 60e anniversaire de sa création, ce qui a déclenché une tempête de protestation dans le monde arabe et des appels au boycott. L’intellectuel musulman Tariq Ramadan notamment a dénoncé le fait que Georgio Napolitano soit le premier président à inaugurer la Foire au cours de ses 21 années d’existence et estimé que sa présence "en faisait un évènement politique et non un évènement culturel". L’ambassadeur d’Israël en Italie, Gideon Meir, a adressé à l’ouverture de la Foire "ses remerciements particuliers au président Napolitano" pour sa présence et "son fort engagement" contre le boycott.