A la salle Ibn-Zeydoun de l’Oref, le week-end a été consacré à la musique turque. Deux soirées de suite, le chanteur Nacipoglu, (prononcer nadjiboghlou), a donné un concert de très haute facture. La surprise de ces deux soirées a été d’entendre la cantatrice et instrumentiste algérienne Zakya Kara Terki chanter en langue turque avec l’ensemble musical venu du pays de Jellal-Edine Rumi. Les spectateurs dont la communauté turque à Alger composait l’essentiel, ont été courtoisement reçus par une offrande de rahat-loukoum, parfum et dragées dès l’entrée de la salle. L’orchestre comptait de brillants instrumentistes jouant d’instruments traditionnels turcs ou occidentaux : violoncelle, violon alto, luth, clarinette, kanoun, nay, violon traditionnel, saz et ensemble de percussions traditionnelle tels que tar, derboukas, bendirs, etc. Nacipoglu très en forme a déclamé un répertoire essentiellement soufi accompagné d’une gestuelle ancestrale. Le chanteur a été rejoint par Zakia Kara Terki, interprète tlemcénienne de chants andalous. Les deux artistes ont régalé l’assistance très enthousiaste d’airs célèbres. Ils ont ensuite entonné ensemble des morceaux connus dans le monde arabe tels que Talaâ El-badrou Aleïna et autres chants anciens. Par moments Nacipoglu chantait en duo avec un autre chanteur à la voix de ténor remarquable. Puis les chants ont été interprétés en trio, à la grande joie des spectateurs. Très ému et comme transporté, Nacipoglu a pleuré à plusieurs reprises en déclamant des chants à la louange du Prophète (qsssl).
Les spectateurs algériens ont eu l’occasion de découvrir des intrumentistes étonnamment brillants qui excellaient dans leurs parties respectives. Lorsque les percussions se sont emballées, la voix des chanteurs semblait avoir des ailes pour conquérir le firmament. L’ambiance à la fois fervente et retenue qui a régné dans la salle tout au long du concert s’est déchaînée en une longue ovation à sa clôture.
Sifflements, you yous et applaudissements ont longuement exprimé la gratitude des spectateurs pour les instants de grande qualité artistique qu’ils leur ont été offerts.
Par : K.T.