Elle a commencé sa carrière très tôt à la radio nationale (chaîne 2). Elle a entamé son chemin artistique comme animatrice-présentatrice durant les années soixante, où elle assurait également un travail dans des émissions enfantines. A dix-huit ans, elle a chanté pour la première fois accompagnée par un orchestre national. Sa voix hors pair et sa capacité incontestable d’interpréter des anciennes chansons puisées du patrimoine ont vite attiré des chanteurs et des auteurs-compositeurs de grande valeur, à l’instar de Cherif Kheddam, Medjahed Hammid et d’autres encore. Nouara a intégré le monde de la chanson durant les années 70. Elle a sorti son 1er 33 tour en 1974. C’était à ses tous débuts dans la chanson, alors qu’elle chantait pour la première fois "Amek thevghame oul adhihemel wissine?" (Comment voulez-vous que mon cœur aime un second ?), et ce, durant une période où les femmes étaient confrontées aux entraves des mœurs et traditions, vouant aux gémonies la femme qui osait chantait. Toutefois, Nouara a su relever le défi en se lançant dans la chanson et produire un deuxième album. A notre époque, l’on se rappelle trés bien de son travail parfait, assistée par Cherif Kheddam,«Nighak sevah El khir, Nek Hesvak Amegema, zegh ouin Ikighonzen akhir», «je vous ai dit bonjour et je vous ai pris pour un frére. Hélas, j’aurais dû vous maudire», qui était et demeure toujours un chef d’œuvre dans le répertoire de la chanson kabyle. En dépit de ses capacités artistiques, il est à noter que notre chanteuse, seule, n’a enregistré que deux albums et trois duos avec Cherif Kheddam et Medjahed Hammid. Elle fut peu prolifique, mais elle a réussi à acquérir une place qui lui vaut aujourd’hui ce nom de "Diva". Son dernier coup de maître, une entorse à sa résolution de 1983, elle l’a signé merveilleusement avec Matoub en 1992, lorsqu’elle partagea le duo en hommage à Boudiaf. C’est la seule exception que Nouara s’est permise depuis qu’elle a décidé de mettre un terme à sa carrière artistique. En outre, la Diva n’a pas manqué, également, d’assister d’autre chanteurs, en leur assurant des contrevoix. Un travail qui a été enregistré et signé par Hacène Abassi et Ferhat M’henni (l’auteur de "yedjayid vava avernous", mais, aussi, avec Aït Menguellet, Farid Farragui et bien d’autres noms. A ce titre, il est à signaler que les produits de Nouara ont été quasiment tous des titres à succès. il est à retenir que Nouara a été très attachée et influencée à ses débuts par une autre grande dame de la chanson kabyle des années cinquante et soixante. Il s’agit de Ourida. A ce propos, Nouara témoignait sur les ondes de la chaîne 2, que même si elle a chanté avec beaucoup d’hommes artistes kabyles, il demeure indéniable qu’elle a été influencée, à ses débuts, par la grande dame de la chanson kabyle des années cinquante et soixante que fut Ourida. Et d’ajouter : «La voix de Ourida était très belle. J’ai essayé pendant longtemps de l’imiter». De tout ce travail et de tous ces sacrifices, Il convient de dire qu’ une relation très forte est née entre Nouara et son public. Il en est ainsi depuis 1967 losqu’elle animait des galas à Alger, en Kabylie, à Oran et un peu partout en Algérie avec Chérif Kheddam. Son dernier gala remonte à 1996 à Tizi-Ouzou, rappelle-t-on, où des milliers de spectateurs se bousculaient pour la voir, l’entendre et surtout se délecter de ses chansons. D’ailleurs un autre spectacle a été programmé à la demande du public. Accompagnée de Medjahed Hamid, Nouara n’a pas pu contenir ses larmes et ses émotions tellement l’engouement des gens était fort et impressionnant. Nouara est et demeurera La Diva de la chanson Kabyle, comme l’a si bien surnommée Matoub Lounès. Il a raison. Elle est même la voix d’or de la chanson nord-africaine. Dans l’un de ses albums, Lounès a chanté un Acewwiq de Nouara pour lui rendre Hommage. Il est temps pour la Kabylie de rendre un vibrant hommage à sa Diva, disait-il.