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Mohamed Laïd El Khalifa                  
Le poète du peuple
4 Mars 2008

Mohamed Laïd El Khalifa est un grand poète algérien né le 28 août 1904 dans la région de Aïn-Beïda. Il est issu d’unefamille d’origine rurale, religieuse et conservatrice. Descendant de la tribu des Ouled Saoud, ses ancêtres s’étaient fixés dans la région d’Oued-Souf, dans un petit village appelé Kouinine. Il fait ses études primaires à l’école coranique d’Ain-Beïda. Sa famille quitta cette belle région d’Algérie pour Biskra en 1918 où il eut des professeurs de renom tels qu’El-Okbi, Ben Mokhtar El-Illaoui et Mekki El Djouneïdi. Il fait aussi des études à la Zitouna (interrompues après deux années) pour des raisons familiales et dû continuer à se former par lui-même. Son premier poème écrit à 20 ans saluait la naissance d’un journal tunisien Al-Achr. Celui-ci l’imprima fièrement sur sa première page. A son retour en Algérie et parallèlement à sa fonction d’enseignant dans la médersa 3e de Biskra - le seul débouché pour les arabophones - il écrit dans les journaux réformistes tels que Sada Sahra, El Muntaqid, Achihab et Al-Islah. Il devient, par la suite, directeur de la médersa de la Jeunesse musulmane d’Alger pendant dix ans. Puis participe à la création de l’Association des Ulémas Algériens et, au début de la Seconde guerre mondiale, il quitta Alger pour Biskra, Batna, ensuite Aïn M’lila où il fut installé comme directeur de sa médersa, jusqu’au déclenchement de la guerre de Libération nationale. La médersa fermée, Mohamed Laïd fut arrêté, emprisonné puis expulsé à Biskra où il resta sous surveillance jusqu’à l’Indépendance. En hommage à cet homme de Lettres qui a voué sa vie à son peuple et à sa patrie, en leur consacrant des poésies éternelles, l’Union des Ecrivains Algériens lui décerna, en 1966, le premier prix du meilleur poète d’expression arabe. Par la même occasion, le ministère de l’Education édita son oeuvre volumineuse en un Diwan ; grand recueil de poésie,  paru en 1967 à la S.N .E.D (3° édition en 1992). Quelques années plus tard, les ministères de l’Enseignement secondaire et supérieur décidèrent d’introduire sa poésie aussi bien dans l’enseignement secondaire que dans l’enseignement universitaire. Ce grand militant, dont l’oeuvre déborde de patriotisme sincère, d’une volonté infatigable et d’un mysticisme salvateur, meurt le 31 juillet 1979 à Biskra, des suites d’une grave maladie contractée depuis les premières années de son emprisonnement. Homme pacifiste et pieux, il était le poète du peuple, de l’Islah. Grand passionné de la liberté, il contribua au même titre que Cheikh Abdelhamid Ibn Badis, Cheik Bachir El Ibrahimi et Tayeb el Okbi à la lutte contre l’ignorance, l’ennemie du peuple. C’était un grand homme qui a tant donné à la terre qui l’a vu naître et grandir.

Par : Yacine Ramzi

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