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Musique
Réédition des meilleures chansons du regretté Meksa
12 Décembre 2007

Les éditions Assalou, sises à Akbou dans la wilaya de Béjaïa, viennent de rééditer les meilleures chansons du grand chanteur kabyle Meksa. L’album disponible en cassette et en CD, comporte 16 chansons : «Loundja», «Tafsut» (le printemps), «Massinissa», «Zelgoum», «Tagrawla» (la révolution), «Anzar» et bien d’autres morceaux. Meksa est l’un des plus grands chanteurs algériens mort jeune. Comme Idir, Ferhat Meheni et d’autres artistes, il est un précurseur de la musique moderne kabyle. Son œuvre fait de lui un modèle et un repère pour les jeunes créateurs. L’auteur de «Assif assif» est mort tragiquement le 30 octobre 1988, à Créteil en banlieue parisienne, suite à un terrible accident de voiture. Abdelkader Meksa est né le 04 juin 1954 à Mira, commune de Fréha (Tizi-Ouzou). Il quitte avec sa famille son village, à l’âge de six ans pour s’installer dans la ville des roses, ensuite à Alger, avant de s’installer en France. Son dernier album, «Amghar Azemni» (le vieux sage), sorti en 1988, quelques semaines seulement avant sa mort, contient une chanson qui parle du retour au pays natal dans un cercueil. Hélas, la prophétie était juste. Il sera enterré dans son village. Meksa était connu pour sa défense de ses origines berbères et son attachement aux droits de l’homme et à la justice sociale. Dans une interview accordée au magazine de l’Amicale des Algériens en Europe dans les années 80, en réponse à une question sur l’avenir de Meksa en France, celui-ci répondit : «Ce serait plutôt un souhait, celui du retour au pays natal et en finir avec l’humiliation raciale». Très jeune, le talentueux artiste s’intéresse à la musique avant d’être engagé en tant que comédien et choriste au sein de la troupe théâtrale radiophonique de la Chaîne II à l’âge de 19 ans. Il quittera la radio au bout de deux années pour se consacrer à sa grande passion : la chanson. Meksa a su allier le patrimoine traditionnel et la modernité en mariant harmonieusement les airs et les mélodies. Durant son parcours artistique, Meksa, a animé un gala musical à la salle Atlas en 1979, une halte inoubliable. L’enfant de Mira a un répertoire prolifique, traitant de la mythologie berbère, des  contes anciens et des coutumes, mais aussi des valeurs universelles et des sentiments les plus sublime, tel l’amour. Sa carrière en tant que chanteur confirmé débute à l’âge de 21 ans avec l’enregistrement, en 1975, d’un 45 tours «Lundia», puis d’un 33 tours «Tafsut» (le printemps). En 1976, Meksa enregistre un album, dans lequel il revisite de nombreux thèmes liés à la culture ancestrale. Un autre album, «Tagrawla» (la révolution) est sorti en 1979, quelques mois avant les manifestations d’avril 1980 (Printemps berbère). Les textes de cet album incitent à la prise de conscience en vue d’un combat identitaire pour la sauvegarde d’une culture. En 1980, il enregistre l’album intitulé «Amnekcham» (le colonisateur). Après une éclipse de quelques années, il sort son dernier album, «Amghar Azemni» (le vieux sage), en 1988 avant sa disparition tragique. «Mon but dans la chanson, c’est de faire évoluer notre culture berbère et de la faire connaître dans le monde entier », déclare le chanteur, dans les colonnes de l’hebdomadaire Aspects de la France du 22 novembre 1981. Même inachevée, l’œuvre de Meksa restera indélébile dans la mémoire de ses fans.

Par : Mohand Cherif Zirem

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