La librairie des Arts et des Lettres est idéalement située pour un commerce prospère avec la proximité d’institutions étatiques (ministères de l’Energie et des Mines; des Finances, Ecole nationale d’administration, Complexe universitaire de Ben-Aknoun), de plusieurs ambassades et de lycées voisins. Une dame accueille la clientèle dans un espace où chaque centimètre carré est occupé : livres de poche côtoient ceux d’éditeurs nationaux, beaux livres dédiés à l’Algérie, livres pour enfants, BD et quelques DVD-livres comme ces 1001 nuits chantées par une soprano accompagnée au piano.
Malgré ces atouts on se demande si la clientèle se présente régulièrement à la librairie «Nos acheteurs sont des gens informés et viennent dès qu’une nouveauté est signalée. Leur intérêt est aiguillonné par les journaux, les médias comme la télévision ou la radio, l’Internet, les foires du livre» nous affirme la préposée aux ventes. Chaque libraire a sa manière de fidéliser sa clientèle. Certains organisent des rencontres-débat, des récitals poétiques, d’autres attirent la clientèle en organisant des expositions. La librairie des Arts et des Lettres a mis au point un réseau d’alerte qui informe rapidement les clients de ce qui sera bientôt sur le marché. D’un autre côté, certains libraires prennent les commandes pour tout client fidèle et sérieux. Même quand il s’agit de livres parus à l’étranger. «Dans ce cas, nous avertissons des délais avant livraison» nous précise-t-on. Quant au plan commercial, l’activité est plus soutenue, dans le sens que le lectorat existe et reprend le chemin des librairies. Cela se mesure à la fréquence des visites et des achats. Les prix des livres ne sont pas un obstacle majeur. Le plus important est la nouvelle addiction aux livres. C’est très encourageant à tous points de vue. Il y a, heureusement, des débuts de polémique sur l’influence d’un auteur ou de ses performances en termes de ventes. La réalité semble confirmer l’opinion répandue : Yasmina Khadra, Rachid Boudjedra pour son livre «Hôtel Saint Georges» Ali Yahia Abdennour, Maissa Bey constituent la locomotive des ventes. Les nouveaux auteurs qui ont la côte sont Chawki Amari et Hamid Grine. Le libraire pense que les femmes lisent plus que les hommes ; ce qui est d’avis de la dame qui dit que les les femmes sont plus souvent acheteuses. Elles aiment les auteurs algériens.» «Les livres sont des compagnons de nos vies ; ils nous décrivent les joies et les peines, les sentiments les plus nobles comme les plus vils ; ils nous aident à comprendre le monde et à le supporter.» ajoute - telle. Dans un rayon d’un kilomètre, c’est la seule librairie, le seul lieu public où l’on peut toucher aux livres et choisir selon son bon plaisir ; à côté, au cœur du lotissement Chaâbani, une librairie à l’enseigne «Royaume du livre» a fermé. Le café littéraire qui jouxte la librairie des Arts, le Divan est en travaux de réaménagement.
Pour l’heure, dans ce quartier qui devient petit à petit un centre névralgique de la vie économique et universitaire, la librairie des Arts et des Lettres brille comme un phare !