D’abord, il faut tordre le cou à l’idée préconçue selon laquelle les Algériens lisent peu, pour ne pas dire pas du tout.
Les Algériens lisent !... affirment unaniment les libraires, mais chacun y apporte des nuances. Celle qui est commune à tous, c’est que ce sont les générations dépassant les 40 ans qui constituent le gros du lectorat.
En arabe, comme en français ! Le berbère lui n’étant même pas évoqué.
Cela dit, que lisent les Algériens ?
Comme il fallait s’y attendre, ils lisent les classiques européens, c’est-à-dire français, mais également anglais, russes, etc, et, fort évidemment, les grands auteurs arabes... quand ceux-ci sont traduits !
Les auteurs algériens modernes ne sont massivement demandés que lorsqu’ils sont reconnus ailleurs. De Dib jusqu’à ... disons sans aucun parti pris, Malika Mokadem, tout auteur révélé à l’extérieur est apprécié à l’intérieur.
"On dirait que le lecteur algérien veut être rassuré sur la qualité de l’œuvre", affirme une libraire. Le battage médiatique accomplit cette fonction.
Mais il y a un domaine où la demande du lectorat échappe au processus médiatique, c’est celui du livre historique. On peut en conclure, à juste titre, que les Algériens sont passionnés par le passé de leur pays.
La poésie, elle, est très peu lue. "C’est une catastrophe !" tranche notre libraire.
Les jeunes, eux, sont majoritairement acheteurs de livres d’apprentissage des langues... La jeunesse s’évade comme elle peut !
Par : M. A. N.