Selon les informations recueillies auprès de M. Mohamed Balhi, journaliste-écrivain, et conseiller du P-DG de l’ANEP, cette 12e édition du salon international du livre est en rupture avec les précédentes éditions. M. Balhi, investi par l’Anep, la Safex et l’association des libraires, de la mission d’organiser et d’animer les cafés littéraires du Salon, se veut l’un des artisans de cette rupture.
Signant lui-même cette année son premier roman, «La mort de l’entomologiste», M. Balhi a résumé pour nous les défis que se propose de relever l’édition 2007. Il nous a également confié quelques scoops.
Intitulé «Liberté et imaginaire», le salon 2007 se propose d’aborder frontalement les questions considérées comme tabous dans les sociétés arabes : la politique, la religion et la sexualité. Du 31 octobre au 9 novembre, dans les 600 stands de la méga exposition, les débats iront bon train autour de thématiques telles que «Le roman et la religion», «Les médias et la culture», «L’histoire et les libertés démocratiques».
C’est dire si le salon se veut ouvert au mouvement des idées et des luttes des élites arabes pour une nouvelle culture. Selon les organisateurs de la manifestation, sans la prise de conscienc et sans liberté et sans démocratie il ne saurait y avoir de création.
Il s’agit donc de souligner l’apport innovant et créatif des intellectuels et d’ouvrir le débat à tous ceux qui réfléchissent au sens des productions culturelles. Selon M. Balhi, le Salon 2007 se propose de casser cette image d’un arabe «sanguinaire, intolérant, obscurantiste, cruel, misogyne et esclavagiste» qui semble celle que l’Occident veut définitivement accoler, contre toute vérité, à l’Arabe, au Berbère, au musulman.
Les promesses de ce 12e Salon sont par ailleurs nombreuses et ce n’est pas la moindre que celle de l’arrivée à Alger du grand poète marocain Abdelatif Laâbi.
La participation de Mohamed Arkoun, islamologue d’envergure mondiale est également annoncée. M. Balhi annonce également la participation de M. Lamine Bechichi, historien de l’écriture de l’hymne national.
En effet, Kassaman aurait eu 3 moutures différentes : celle chantée pour la première fois par Meriem Belmihoub Zerdani (qui sera présente à cette conférence), puis celle proposée par nos frères et amis tunisiens et enfin, la version de Moufdi Zakaria qui a été l’objet du choix officiel et définitif. Le salon promet également des révélations sur Rédha Houhou, premier romancier maghrébin en langue arabe.
Les romans des femmes feront l’objet d’une table ronde qui rassemblera des écrivaines de nombreux pays arabes.
Au chapitre des hommages seront célébrés les plumes d’hommes politiques, d’historiens, d’anthropologues, de militants et de journalistes algériens, notamment celles de l’Emir Abdelkader, Ferhat Abbas, Cheikh Bayoudh, Moubarak El Milli, Mostefa Lacheraf, Mahfoud Khaddache, Mouloud Kassim, Bachir Hadj Ali et Mouny Berrah.
L’horizon de la manifestation sera élargi cette année grâce à la participation d’écrivains américains, espagnols et italiens.
Les organisateurs de ce 12e Salon ont également l’ambition de contribuer à rétablir par l’animation et l’information le lien qui s’est quelque peu relâché entre les intellectuels et leur société.
La radio et la télévision nationales se proposent pour leur part d’y contribuer en se faisant un écho fidèle des débats et rencontres.