Bien que n’ayant pas encore bénéficié des subventions pour l’exercice 2007, l’Office communal de la culture et du tourisme organise du 19 au 22 août la 10e édition du Festival du malouf à la mémoire de Hacène El-Annabi. Le rendez-vous est pris pour rendre hommage au géant Hacène El-Annabi dont l’éloquent itinéraire artistique est difficile à retracer avec une longue carrière bien tumultueuse. A partir d’hier et jusqu’au 22 août, des expositions et brochures ainsi que des conférences de presse seront organisées pour la circonstance, retraçant ainsi l’histoire du malouf de l’antique l’Hippone et rappelant les 9 dernières éditions qui ont été des réussites sur le plan organisationnel malgré le manque de moyens.
Melle Guemiche Allima vice-présidente de l’APC chargée de la culture et du tourisme a élaboré un riche programme qui consiste, notamment à une exposition des objets appartenant au «grand cheikh» dans le hall de la salle de la mairie de Annaba. Et à l’occasion de cette édition, une soirée particulière sera organisée pour remercier les participants à la précédente édition. Des musiciens, des chanteurs de la ville de Annaba ont répondu favorablement à l’invitation et à l’appel des organisateurs de ce festival. De longues soirées d’été animées par les grands chanteurs du malouf sont attendues, comme il est attendu Hamdi Bennani, Layachi Dib, M’barek Dekhala, Salah Benini, Lakhdar Kasri et le professeur Yacine Achouri. Ce dernier est un pur produit du chantre feu Hacène El-Annabi. Il sera le premier à se produire au théâtre de verdure du CCST de l’APC de Annaba, et comme à l’accoutumée, Yacine Achouri inaugurera ce festival par ses compositions musicales purement Annabies telles que : «Achtah Zendali» ou «Annaba y a Annaba». Des soirées nostalgiques sont en perspective pour rompre avec l’oubli et enchanter un public connaisseur. Des reprises du défunt Hacène El-Annabi aux nouveautés de chanteurs actuels et tout le monde y trouvera son compte. Ses catalogues et des échos des festivals précédents seront remis au public, mis en exergue par des échos recueillis de la presse écrite. Le festival du malouf de la ville des Jujubiers est célébré annuellement en hommage mérité du défunt Hacène El- Annabi. Celui-ci a toujours attiré une grande foule venue se remémorer les soirées d’antan amicales marquées par la sincère camaraderie. Ce festival devenu traditionnel est une occasion pour les mordus du malouf d’apprécier ce genre de musique qui ne mérite pas l’oubli suite à l’indifférence et le laxisme affichés par certains. Cet hommage rendu au chantre de la musique andalouse n’est pas pour déplaire aux adeptes annabis qui assistent nombreux à ces soirées : Hacène El-Annabi a marqué de son empreinte l’histoire du malouf et de Annaba jadis appelée hippone, Bouna, Bône. De son vrai nom Hacène Aouchel, et sous le pseudonyme Hacène El-Annabi il est né en 1925 à El-Kseur dans la wilaya de Béjaïa. Mais c’est à Annaba qu’il grandira et fera ses premiers pas au sein des "Aïssaoua" avant de rejoindre le célèbre défunt de la chanson du malouf "El-Kourd". Sa carrière fut prometteuse. Il côtoya ainsi durant Sadek Béjaoui, Abdelkrim Dali et Mahieddine Bachtarzi. Il était bien épaulé à l’époque par ces maîtres de la chanson andalouse et s’imposera de suite. ll enregistra alors "Ya Fatma Beni Ourchem" et "Moulet sak drif", ainsi que "Men djat fergatou". Ces chansons sont interprétées selon un style propre à lui et ainsi ce cachet fera de lui le maître incontesté du malouf. Cet artiste a vécu humblement et laissa un patrimoine pour la prospérité et demeure la fierté des Annabis.
Ces derniers, hospitaliers et généreux, espèrent plus de visiteurs et d’invités à ce festival typiquement de la région annabie.