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Tizi-Ouzou
Le prix Mohia d’or institutionnalisé
10 Décembre 2018

Le prix Mohia d’or de la meilleure dramaturgie en tamazight est "institutionnalisé"par le ministère de laCulture, à partir de cette année, aindiqué, samedi à Tizi-Ouzou,Nabila Goumeziane, directrice locale de la culture.

Ce concours,instauré au niveau local en 2014 etqui est à sa 5ème édition, sera promudésormais à l’échelle nationale. "Leministère de la Culture a décidé desoutenir le concours afin de mettreen relief l’oeuvre de Mohia, l’écrituredans le domaine du 4ème art et lapromotion de la langue amazigh", at- elle précisé, à l’occasion des 10es journées théâtrales en hommage au


dramaturge disparu le 7 décembre2004.Il sera décerné chaque année aumeilleur texte dramaturgique écrit entamazight, en garantissant sa diffusionà l’échelle nationale et accompagnépar l’octroi d’une compensation conséquente a son auteur. Unappel à participation sera lancéincessamment et le prix sera décernéau mois d’avril prochain. "Sonoeuvre, fruit de plus de trente années de travail, d’interprétation et deréflexions philosophiques, constitueun gisement littéraire inépuisable d’expression amazighe et une oeuvrenovatrice monumentale qui mérite d’être promue et étudiée", a-t-elleencore souligné lors d’une allocution à l’ouverture de ces journées.

Son nom et son oeuvre, a-t-elleajouté, demeurent "incontournables et resteront une référence dans la connaissance de notre patrimoine estimant qu’il est "nécessaire, de nos jours, que son legs puisse être mieux exploité et plus enrichi".Par ailleurs, des universitaires, participantsà une conférence sur son
oeuvre ont soutenu que celle-ci"constitue une preuve de grande réceptivité qui caractérise la langue et la culture amazighs" qui, de ce fait, "peut aussi, aisément être une langue émettrice envers ces cultures desquelles elle reçoit". "La profusion des oeuvres traduites ou adaptées par Mohia de différentes langues vers sa langue maternelle prouve qu’elle possède d’énormes capacités de réceptivité et d’ouverture sur les autres cultures auxquelles elle peut aussi donner", a souligné, à ce propos, Amar Laoufi, enseignant de littérature

kabyle au département de langue et culture amazighes de l’université de Bouira. Il a été, également, déploré par ces universitaires lors de cette rencontre "la rétention de plusieurs enregistrements de productions inédites" du dramaturge qui a "toujours refusé de son vivant de faire un usage commercial de ses oeuvres". Celle-ci, a-tonindiqué, à l’occasion, fait l’objet d’une trentaine de travaux universitaires de licence, 3 magisters et 4 travaux de doctorat. Organisées par la Direction locale de la culture en collaboration avecl’Assemblée populaire communale (APC) d’Iboudrarène et la familleMohia, ces journées commémorativesdu 14éme anniversaire de ladisparition du poète et dramaturgeseront marquées par des expositions permanentes de son oeuvre, des témoignages et la présentation decertaines de ses pièces théâtrales. Plus connu sous le nom de Mohand Ouyahia,

Abdellah Mohya, est né le 1er novembre 1954 à Azazga. Après des études universitaires à Alger, il s’installa à Paris durant les années 1970 où il rejoint le groupe d’études berbères et se consacra à la production théâtrale en tamazight et aussi àl’adaptation d’illustres auteurs.Parmi ses oeuvres, "Si Pertuff", traduction de la pièce "Tartuffe" deMolière, "Muhend Ucaban" adaptation de "Le ressuscité" de Lu Sin ou alors "Am win Yettrajun Rebbi", traduction de la pièce de Bekett "En attendant Godot" ou "La jarre" de Luigui Pirandello. Il a été, également, l’auteur de textes interprétéspar plusieurs chanteurs tels le groupe Imazighen Imula, Matoub ounès etLounis Aït Menguellet.


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