Des hommes de théâtre et des écrivains ont évoqué, mardi au théâtre national algérien (TNA) Mahieddine- Bachtarzi, la problématique de l’adaptation des oeuvres littéraires au théâtre, dans le cadre de conférences organisées en marge de la 12e édition du Festival national du théâtre professionnel (FNTP).
Les participants à la conférence intitulée "De la narration littéraire à la scène théâtrale" ont débattu de la question de l’adaptation, sous tous les angles, en exposant leurs propres expériences. Le romancier et nouvelliste Mohamed Bourahla, ayant déjà adapté plusieurs oeuvres littéraires pour le 4e art, a rappelé l’ancienne polémique liée à ce sujet, d’autant que certains qualifient l’adaptation et la traduction "de trahison et de calque d’autres genres littéraires". Selon lui, l’adaptation d’oeuvres littéraires se veut une réécriture du texte initial pour en faire une nouvelle création littéraire.
Le dramaturge et metteur en scène Mourad Senouci a évoqué sa propre expérience en matière d’adaptation théâtrale, notamment à travers l’adaptation au théâtre du roman de Ouassini Laâredj Ountha essarab (Femme mirage), devenue Imraa min waraq (titre de la pièce théâtrale).
Pour le romancier Ouassini Laâredj, la pièce théâtrale, fruit de l’adaptation littéraire, offre une nouvelle chance au roman de parvenir au public, car elle permet de "conférer une dimension humaine" à l’oeuvre originelle. La rencontre a permis aux hommes de théâtre et aux romanciers présents, entre partisans et opposants, d’exprimer leurs avis sur la question. Les opposants pensent que l’adaptation d’une oeuvre littéraire au théâtre donnerait l’impression que le théâtre est en pénurie de textes, affirmant que le théâtre se distingue par ses propres mécanismes et techniques conciliant écriture et arts dramatiues.