Disparu le mercredi 9 août, Jean Chamoun, réalisateur discret et engagé, est l’un des pionniers du cinéma libanais contemporain. Il laisse derrière lui un legs cinématographique, marqué par la guerre. Né en 1944, détenteur d’une licence en cinéma de l’université Vincennes à Saint-Denis (Paris 8) et d’un diplôme en art dramatique au Liban, le cinéaste a commencé sa carrière en tant que professeur de cinéma à l’Académie des beauxarts de Beyrouth, de 1976 à 1983.
Avec sa femme, Maï Masri, cinéaste palestinienne, il formera un tandem exceptionnel. À euxdeux, ils fondent Media for Televison and Cinema (MTC) etNour Productions. Il collabore également avec elle sur de nombreux documentaires primés dans les festivals internationaux.
"Nous portions simultanément la casquette de producteur et de réalisateur", dira-t-il lors d’une entrevueen 1998. Sous les décombres en1983, Fleur d’Ajonc, Femmes du Sud-Liban en 1986, Beyrouth,Génération de la guerre en 1988. Mais aussi Les enfants du feu, unfilm sur l’intifada, en 1990, etRêves suspendus, en 1992, sontautant de films sur les effets de laguerre au Liban, notamment du point de vue des femmes et desenfants. L’ombre de la ville est sonpremier long métrage de fiction.
Mais son film le plus connu est Terre des femmes réalisé en 2004. Jean Chamoun a longtemps été parmi les figures incontournables du cinéma arabe, souvent présentes aux Journées cinématographiquesde Carthage (JCC) et a reçuplusieurs distinctions internationales,notamment le prix italien Luchino-Visconti pour ses oeuvres complètes.