La matérialisation de la souffrance et de la mémoire à travers la peinture ou la sculpture était au coeur de l’exposition intitulée Parenthèse, constituant le 7e Festival international de l’art contemporain (FIAC) inauguré jeudi à Alger.
Ce festival qui sera ouvert vendredi au public du Musée d’ Art moderne d’Alger (Mama), connaît la participation de 16 plasticiens en provenance de neuf pays différents qui ont réalisé les oeuvres exposées lors d’une résidence de création organisée en novembre dernier. Avec de la toile et du fil noir, l’artiste congolais Gastineau Massamba Mbongo matérialise en pointillés la réalité des conflits dans la continent africain motivé par la course aux ressources dans une oeuvre intitulée "Diamants, uranium et Afrique centrale" montrant également le drame des enfants soldats. Par cette même technique l’artiste transmet également sa vision sur l’atrocité de la situation en Syrie, cousue sur une toile intitulée "Syrie 75018".
Son compatriote, sculpteur et peintre, Paul Alden Mvoutoukoulou dit M’vout s’est essayer à matérialiser le temps et la mémoire à travers trois toiles, intitulées A la mémoire, toutes traversé d’un axe représentant le passage du temps.
L’une des oeuvres de "M’vout" représente le 19 mars 1962, date de signature du cessé le feu marquant la fin de la colonisation française en Algérie, comme un moment de basculement de l’histoire du pays. Réalisées à Alger lors d’une résidence d’artistes, trois toiles de l’artiste grec Ioannis Stefanakis sont dédiées à la ville d’Alger et l’architecture de la Casbah.
L’architecture et le patrimoine bâti de la capitale a également inspiré la plasticienne brésilienne Claudia Matos qui a vu en cette ville trois étapes architecturales majeure à reproduire en une seule toile où l’on observe à travers un arc romain, La Casbah d’Alger, la baie et la ville moderne au loin.
L’exposition qui occupe deux des trois niveaux du musée comporte également des toiles de Noreddine Benhamed qui détournent des panneaux de signalisation routières ou de Slimane Ould Mohand rendant hommage par la peinture au chanteur Slimane Azem.
Les oeuvres réalisées à l’occasion de ce festival pourraient être cédées au musée ou reprises par leurs auteurs selon la volonté de chaque artiste, indiquent les organisateurs. Présent lors de ce vernissage, le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi a salué "l’originalité" des oeuvres exposées en indiquant que la création d’un marché de l’art en Algérie est "toujours à l’étude" dans son département. Inauguré jeudi, l’exposition du 7e FIAC se poursuivra jusqu’au 11 février 2016 au musée du Mama.