Le deuxième jour du festival d’Annaba du film méditerranéen (FAFM) a été marqué, avant-hier au théâtre régional Azzedine-Medjoubi, par la projection des films "Adama" (France) et "Les 18 fugitives" (Palestine), sur les quatre films programmés pour la journée, tous en lice pour le Anab d’or.
"Adama", un film d’animation de Simon Ruby, représentant la France au FAFM, a été projeté en matinée devant des dizaines de représentants des médias et un public nombreux, visiblement heureux de se replonger dans l’atmosphère si particulière des salles obscures.
Se situant à la croisée de l’Afrique et de l’Europe, du conte et de l’Histoire, de l’enfance et de l’âge adulte, Adama est inspiré de l’histoire vraie des tirailleurs sénégalais durant la Grande guerre (1914- 1918). Adama est un jeune Africain de 12 ans parti en 1916 chercher son grand frère dans les tranchées de Verdun (France), alors il n’a jamais quitté son village, ni même vu un homme blanc "en vrai".
Au cours de son extraordinaire aventure, il découvre les horreurs de la guerre, mais fait aussi l’expérience de la fraternité. L’amour qu’il porte à son frère offrira une fin inattendue à son voyage initiatique. Le film, captivant par la richesse de ses thèmes ainsi que par sa technique d’animation 3D véhicule un message de paix et de tolérance. Adama a décroché le prix du meilleur film d’animation au dernier Festival international de Gijon, en Espagne.
Le second film annoncé pour cette deuxième journée du FAFM, Dégradé, des frères palestiniens Arab et Tarzab Nasser a été déprogrammé et remplacé par Les 18 fugitives, réalisé par Amer Shomali et Paul Cowari, représentant la Palestine. Jonglant entre animation, interviews et archives, "Les 18 fugitives" plonge le spectateur dans l’un des chapitres les plus étranges de l’histoire du conflit opposant la Palestine à l’entité sioniste. En 1987, en pleine Intifada un groupe d’activistes, de militants et d’intellectuels décide de lancer une coopérative laitière.
Les apprentis-fermiers se procurent dix-huit vaches en les faisant passer en contrebande à Beït Sahour, en Cisjordanie. Mais cette nouvelle source de financement est rapidement considérée comme un "danger pour la sécurité nationale" d’Israël, qui lancera alors une véritable traque contre les malheureux bovidés. Cette savoureuse histoire de vaches "wanted" est relatée avec beaucoup d’humour, et avec un mixage d’images d’archives et de dessins originaux.
En soirée, deux autres films en compétition pour le Anab d’or seront projetés. Il s’agit, en l’occurrence, de Mediterranea du réalisateur Jonas Carpignano, représentant l’Italie, et le film Out of ordinary du réalisateur Daouad Abd Sayed, représentant l’Egypte. Le jury du FAFM est composé de cinq membres, dont le réalisateur algérien Kamal Dehane.
La présidente du jury est la scénariste et réalisatrice tunisienne Kalthoum Bornaz. Dix-huit films sont en compétition pour décrocher, après délibération d’un jury international, au terme du festival qui se poursuivra jusqu’au 9 décembre, le Anab d’or, le Grand prix du jury, en plus des Premiers prix d’interprétation féminine et masculine.