Hamid Baroudi, de retour sur scène après une longue éclipse, a offert jeudi au public constantinois une soirée particulièrement chaleureuse, nostalgique aussi lorsque retentirent les premières notes de l’inoubliable "Caravane to Bagdad".
Le chanteur-compositeur qui a marqué les esprits dans les années 80 et 90 a revisité, sur la scène du palais de la culture Mohamed-Laïd-Al-Khalifa, un répertoire qui ne semble pas avoir pris une ride, ses succès étant toujours d’une criante actualité.
Accompagné de talentueux musiciens, l’artiste, attendu durant une bonne partie de l’après-midi par un public trépignant d’impatience, a entamé son concert avec El Barah, en hommage, a-t-il dit, "au grand compositeur et instrumentiste de chaâbi, Mahboub Bati et au regretté Hachemi Guerouabi", sous les applaudissements nourris de l’assistance. Sous une lumière subtilement tamisée, Hamid, occupant la totalité de l’espace scénique et réagissant avec son public, propose Sidi, la chanson qu’il avait enregistrée en duo avec le chanteur égyptien Mohamed Mounir, reprise en choeur par l’auditoire.
La sensibilité à fleur de peau, Baroudi lance tout en émotion Hakmet laqdar que le public n’a pas cessé de réclamer, faisant affluer des images, rejaillir des souvenirs et transportant l’assistance dans un périple sans fin. Il enchaîne, sous un déluge d’ovations, avec l’immortelle Caravane to Bagdad, un méga-tube composé durant la guerre du Golfe en 1991 et qui le consacra, cette année-là, meilleur artiste en Allemagne.
Djouala et Koulili ya yemma font ensuite jaillir dans la salle du palais de la culture Mohamed-Laïd-Al Khalifa des concerts de youyous stridents. En coulisses, le chanteur, faisant part à l’APS de sa joie de retrouver le public constantinois, a annoncé la sortie de son prochain album pour février 2016. L’artiste d’ethno-folk prépare également son premier long-métrage qui relatera, a-t-il dit, l’influence de la musique algérienne dans le bassin méditerranéen. La première partie de la soirée avait été animée par un groupe de jeunes talents qui ont présenté un tableau musical du patrimoine algérien.
Le jeune Noureddine Tayebi, "fruit" de l’émission télévisée Alhan oua chabab, a interprété Khalouni et Mou siniya, tandis que la jeune Widad Bouzidi, de Béjaïa, a chanté Ssendou du grand Idir pour enchaîner ensuite avec Ketchini rouh de Lounis Aït Menguellet. Fayçal Boukhtache, Malek Cheloug et la troupe Kawakib de Ténès (Chlef), avec leurs styles propres (chaâbi, malouf et gnawi) ont séduit le public qui aura passé, d’un avis unanime, une "soirée superbe". Des fans de Hamid Baroudi, notamment des familles constantinoises, rencontrés par l’APS, ont exprimé leur regret quant au manque de communication. Ils ont estimé que le passage de l’artiste à Constantine n’a pas été suffisamment médiatisé.
En effet, bien après le début de la soirée, le public continuait d’affluer au palais de la culture Mohamed-Laïd-Al Khalifa. Organisée par l’Office Riadh El Feth (Oref), sous l’égide du ministère de la Culture, la tournée de Hamid Baroudi et de son plateau artistique a fait une halte vendredi soir à Béjaïa, avant de se produire au théâtre régional d’Oran, le 26 novembre prochain, et à la maison de la culture Ali- Maâchi de Tiaret, le 28 novembre.