Le colloque sur la vie et l’oeuvre du l’érudit berbère Apulée, l’Algérien de Madaure, s’est ouvert samedi dernier à la salle Miloud-Tahr de Souk-Ahras.
Le colloque s’est ouvert en présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, de Samia Messaoudi, représentante du Premier ministre, des autorités locales, de conférenciers, universitaire et hommes de lettres.
Intervenant à l’ouverture de ce colloque international, intitulée, "Regards croisés sur Apulée", le ministre a considéré qu’Apulée est une "valeur culturelle authentique et une richesse nationale à valoriser". Il "est pour l’Algérie ce qu’est William Shakespeare pour l’Angleterre, Montesquieu pour la France ou Nadjib Mahfoud pour l’Egypte", a-t-il précisé. Mihoubi a présenté Apulée comme "le Numide rebelle" attaché à son amazighité, qui a résisté à l’intimidation romaine.
Le nouveau ministre de la Culture, fraîchement installé, a appelé les universitaires et les chercheurs à créer une base de données devant constituée une référence pour faire toute la lumière sur l’auteur du tout premier roman au monde, l’Ane d’or, ou Métamorphoses. Il a ajouté, à ce propos, qu’Apulée, autant que d’autres hommes de lettres algériens, doivent être "plus présents" dans les manuels scolaires afin de "donner aux jeunes générations des repères sur leur histoire". Il a souligné, dans ce contexte, que ce volet sera "abordé avec le département de l’Education".
Le ministre de la Culture a également indiqué que son département s’oriente vers "l’immortalisation des personnages clés de l’histoire de l’Algérie à travers des films". Il a ainsi souligné qu’Apulée, son parcours hors pair, ses oeuvres et leur impact dans l’histoire de l’Humanité, méritaient d’être "perpétués à travers un film d’âme algérienne". Azzedine Mihoubi a par ailleurs fait savoir que son département était "prêt à coopérer avec le HCA autour de divers projets destinés au renforcement de l’identité amazighe".
Il a également donné l’accord de principe de son ministère en vue de l’organisation de deux colloques sur deux personnalités de Souk- Ahras, en l’occurrence le philosophe et théologien Saint- Augustin et l’érudit Chihabeddine Ettiffachi qui vécut entre 580 et 651, connu pour ses recherches en géologie et ses ouvrages en littérature et en médecine. Organisé par le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA) durant quatre jours, l’oeuvre et la vie d’Apulée seront revisitées par des universitaires d’Algérie, des Etats- Unis, de France, de Tunisie et du Maroc.
Ils poseront un regard pour dégager une réflexion profonde sur l’apport de cet illustre personnage à la littérature et à la civilisation universelle à travers plusieurs communications dédiées à l’oeuvre majeure d’Apulée, L’Ane d’or ou les Métamorphoses, ainsi qu’à l’amazighité dans l’oeuvre d’Apulée, et à l’environnement socioculturel de la Numide et Méditerranéen dans l’antiquité.
L’oeuvre et la vie d’Apulée méritent donc d’être revisitées et d’y poser un regard pour dégager une réflexion profonde sur l’apport de cet illustre personnage à la littérature, en particulier, et à la civilisation universelle en général. Aller sur ses traces pour réécrire son histoire et mettre en lumière ses nombreux écrits, lui qui est parti de Numidie, une terre prospère, à la conquête de la connaissance dans toute la Méditerranée.